Français modifier

Étymologie modifier

(Pierre) (1235) Dérivé de crapaud, avec le suffixe -ine.
(Morceau métallique dans lequel entre le gond d’une porte) (1606)
(Plaque) (1762)

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
crapaudine crapaudines
\kʁa.po.din\
 
Des crapaudines (1).
 
Des crapaudines pour les gouttières. (2b)
 
Une crapaudine à billes dessinée par L. de Vinci. (sens 3)
 
Fleur de crapaudine (4).
 
Prisonnier subissant la crapaudine à Oléron. (sens 7)

crapaudine \kʁa.po.din\ féminin

  1. (Minéralogie) Sorte de pierre (parfois considérée précieuse) qu’on croyait autrefois se trouver dans la tête d’un crapaud et qui est une dent ou un palais de poisson pétrifié.
    • On a attribué beaucoup de propriétés ſingulières à la crapaudine & ſur-tout les vertus alexitères, cordiales, &c. On les portoit en amulettes ; mais depuis long-temps on a renoncé à cet uſage, & l’on n’a plus de confiance dans tous les remèdes inertes et inſipides appliqués à l’extérieur. — (Félix Vicq-d’Azyr, Jean le Rond d’Alembert, Denis Diderot, Encyclopédie méthodique, 1792)
      On a attribué beaucoup de propriétés singulières à la crapaudine et surtout les vertus alexitères, cordiales, etc. On les portait en amulettes ; mais depuis longtemps on a renoncé à cet usage, et l’on n’a plus de confiance dans tous les remèdes inertes et insipides appliqués à l’extérieur.
  2. Plaque de plomb, de tôle, etc., percée de trous qui se met à l’entrée d’une gouttière, d’un tuyau de bassin, de réservoir, etc., pour empêcher que les animaux ou les ordures n’y entrent.
    • Nous plantâmes à l’entrée de petits bouts de bois minces et à claire-voie, qui, faisant une espèce de grillage ou de crapaudine, retenaient le limon et les pierres sans boucher le passage à l’eau. — (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre I)
    • Frédéric retrouva au passage quelques veux fripons, tels que la crapaudine qui n’est pas le nom spécifique de la femelle du crapaud-buffle, mais une plaque destinées à arrêter les ordures à l’entrée d’un réservoir. — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 32)
    1. Soupape de décharge qui est au fond d’un bassin, d’un réservoir, d’une baignoire.
    2. Sorte de crépine que l’on place dans les gouttières au point de départ du tuyau de descente de l’eau pour éviter l’entrée de feuilles mortes.
      • Pour obtenir une descente bien établie on doit toujours à l'orifice de la gouttière mettre une petite grille appelée crapaudine, [...]. — (Étienne Barberot, Traité de constructions civiles, Éd. Ch. Béranger, 1920)
  3. Morceau de fer ou de cuivre creux, dans lequel entre le gond d’une porte. Elle se trouve dans la partie basse de la porte sur le sol, il existe la même pièce en haut de la porte, c’est la bourdonnière.
    • Derrière la herse était une porte épaisse à deux vantaux D roulant sur des crapaudines inférieures et des pivots fixés dans un linteau de bois dont les scellements sont intacts. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • La ferrure du bas est le pivot, il tourne sur une crapaudine et la fondation de cette crapaudine doit être solidement établie ; quelquefois c'est la pièce fixe qui porte le mamelon saillant et on a moins à redouter l’introduction des poussières et graviers. — (Alphonse Debauve, Manuel de l'ingénieur des ponts et chaussées, Éd. Dunod, 1875)
  4. (Botanique) Épiaire droite, stachys droit ou stachyde droite.
    • crapaudine. Artifice. — Les fleurs , d’un blanc jaunâtre, sont tachetées comme la peau d’un crapaud, ce qui lui a fait donner ce vilain nom. Le vulgaire a toujours cru que les crapauds jetaient des sorts, aussi la crapaudine est-elle l’emblème de l’artifice et autres maléfices. — (Baronne de Fresne, Le nouveau langage des fleurs, des dames et des demoiselles ; suivi de la Botanique à vol d'oiseau, 1858, page 35)
    • La stachyde droite, qui a été le sidéritis velu, et dont parle l’Académie au mot crapaudine, appelée aussi herbe judaïque.
  5. (Médecine vétérinaire) Inflammation chronique du bourrelet kératogène conduisant à une déformation du sabot chez l’âne.
  6. (Mécanique) Boîte métallique qui sert de siège au pivot d’un arbre vertical.
  7. Méthode de torture qui consiste à lier, dans le dos, les mains aux pieds.
    • La crapaudine, dont nous avons indiqué l’usage dans les compagnies de fusiliers de discipline de la guerre, est employée à Oléron, où elle se complique de la mise aux poucettes. — (G. Dubois-Desaulle, Le bagne militaire d’Oléron, in La Revue blanche, tome 24, 1901)


Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier