Français modifier

Étymologie modifier

(XIIIe siècle) Du latin destillare (« tomber goutte à goutte »), de stilla, « goutte » → voir instiller.

Verbe modifier

distiller \dis.ti.le\ ou \dis.ti.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Chimie) Soumettre à la distillation.
    • On obtient ainsi de l’eau-de-vie qui possède un goût empyreumatique, dit goût de feu, très prononcé ; on peut le faire disparaître en partie en distillant de nouveau l’eau-de-vie. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 143)
    • Le camphre est une sorte d’acétone dérivée d’un alcool, le bornéol. On le prépare en distillant avec de l’eau le bois du camphrier (Laurus camphora). — (Cousin & Serres, Chimie, physique, mécanique et métallurgie dentaires, 1911)
    • Lorsque le général Annenkof commença ses travaux à Mikhaïlov, il en fut réduit à distiller l’eau de la Caspienne, comme on fait à bord des navires au moyen d’appareils ad hoc. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
  2. (Plus rare) (Intransitif) Être soumis à la distillation.
    • Sa solution rougit le papier de tournesol ; elle distille sans se décomposer si l’on chauffe avec précaution ; les vapeurs qu’il forme sous la pression ordinaire ont une température comprise entre 339 et 356°. — (J. Fritsch, Fabrication et raffinage des huiles végétales, manuel à l’usage des fabricants, raffineurs, courtiers et négociants en huiles, Paris : chez H. Desforges, 1905, page 5)
  3. (Par extension) Extraire.
    • Le miel que l’abeille distille : qu’elle extrait du suc des fleurs.
  4. (Sens figuré) Faire couler ; répandre insensiblement.
    • Tout en faisant oublier adroitement Nicolas, pour dissiper la méfiance dans cette âme naïve, Catherine y distillait superfinement l’ambroisie des compliments. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre onzième)
    • Les gens de province possèdent au plus haut degré l’art de distiller les cancans. — (Honoré de Balzac, La Vieille Fille, 1836)
    • Deux larmes, les seules peut-être qu’il eût versées dans sa vie, ces larmes brûlantes que l’humiliation seule sait distiller, glissèrent et s’évaporèrent aussitôt au feu de ses joues. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Les murs ruisselaient d’humidité, secrétaient des roupies, distillaient des gouttes de café noir ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Il fuyait ces longs papotages où tout le monde, par la médisance savamment distillée, était habillé pour l’hiver. — (Georges-Patrick Gleize, La Vie en plus, Albin Michel, 2012)
    • Je ne sais pas vous, mais j’ai un peu la gerbe ces jours-ci, comme si un vieux reste d’huître m’était resté coincé au fond de la gorge et distillait encore ses relents d’intoxication. — (Victorine de Oliveira, « Ça sent le sapin pour la romance », Lettre de Philosophie magazine du 10 janvier 2024.)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Notes modifier

La prononciation régulière en France est plutôt [dis.ti.le]. Au Canada, la prononciation s’est régularisée sur celle des autres verbes en -iller.

Voir aussi modifier

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

Dérivé de distill, avec le suffixe -er.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
distiller
\Prononciation ?\
distillers
\Prononciation ?\

distiller \Prononciation ?\

  1. Distillateur.

Prononciation modifier

  • Sud de l'Angleterre (Royaume-Uni) : écouter « distiller [Prononciation ?] »