Français modifier

Étymologie modifier

(XIVe siècle)[1]  Composé de en, bouche et -er.

Verbe modifier

emboucher \ɑ̃.bu.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’emboucher)

  1. (Musique) Mettre à sa bouche un instrument à vent, afin d’en tirer des sons.
    • De une heure à deux, il est difficile de ne pas voir passer quelques-uns des personnages pour lesquels la Renommée embouche l’une ou l’autre de ses trompettes. — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
    • Au centre, entre les Dômes, la Renommée embouchait sa trompette et lançait un grand jet vers le ciel, dans une cuve octogonale entourée d’une balustrade circulaire. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 111)
    • Ce même Blake avait parfois des accès de douceur assez inattendus ; il embouchait alors le pipeau dont il tirait des airs naïfs ; il avait le tempérament pastoral du Parisien qui soupire après la campagne d’Argenteuil. — (Julien Green, William Blake, prophète, dans Suite anglaise, 1972, Le Livre de Poche, page 41)
  2. (Hippologie) Munir de quelque chose qu’on met dans la bouche, en particulier à propos d’un mors.
    • Emboucher un cheval, lui mettre un mors dans la bouche.
    • Avant de sortir le cheval, le piqueur ou le palefrenier le peigne, le lisse, et, en retirant la couverture, si on le lui ordonne, il en profite pour l’emboucher. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Vous l'avez récupéré pour discipliner à votre tour la population, pour l'assoupir dans le confort repu de la consommation et l’emboucher de plaisirs immédiats. — (Alain Damasio, La Zone du dehors, éditions La Volte, 2007, Gallimard Folio SF, 2009, page 377)
  3. (Argot) Invectiver, faire passer un message pour expliquer quelque chose, faire la leçon.
  4. (Marine) Entrer dans l’embouchure d'une rivière ou, par extension, commencer à passer dans un endroit resserré, en parlant d’un bateau.
  5. Entrer dans une rue.
    • Il salua d’un regard ironique la statue de Jean-Émile Botharel, au coin de la rue Weygand et du cours Saint-Marcel, et emboucha la rue des Otages. — (Alain Demouzon, Monsieur Abel, 1979, section Vendredi 7 septembre, 19 h 30)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier