Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé de culer, avec le préfixe en- ; (XVe siècle) sens de « placer en arrière » ; (XIXe siècle) sens de « sodomiser ». Le terme et ses dérivés sont régulièrement employés par l’écrivain Louis-Ferdinand Céline au XXe siècle, sous leur sens littéral et plusieurs acceptions figurées, notamment dans Mort à crédit (1936) et Bagatelles pour un massacre (1937).
Inculare existe en italien avec le même sens sexuel et la même vulgarité. Il est donc envisageable qu’il y ait eu un latin vulgaire *inculare, mais ce n’est pas certain.

Verbe modifier

 
Un adulte romain enculant (sodomisant) un adolescent (Coupe Warren)

enculer \ɑ̃.ky.le\ 1er groupe (voir la conjugaison) transitif ou pronominal à sens réciproque (pronominal : s’enculer)

  1. (Vulgaire) (Sexualité) Sodomiser.
    • Cependant, tandis qu’il m’enculait, je le sodomisais avec mon doigt, ce qui eut l’air de lui faire plaisir. — (Pédérastie passive ou mémoires d’un enculé, Question de genre, 1983, page 57)
    • C’est quand je lui demandai de se tourner afin que je l’enculasse et que je vis son regard s’ouvrir sur la muette interrogation que je compris […] — (Julien Roussillon, Délire pour un soleil, Éditions du Plein soleil, 1969, page 53)
    • On comprend que les Romains de la décadence s’enculèrent tous à qui mieux mieux. — (Louis-Ferdinand Céline, cité par Milton Hindus, L.-F. Céline tel que je l’ai vu, L’Herne, 1969, page 217)
    • Vieille morue, rabatteuse d’épouse, je vais me rôtir le balai dans tes fesses. Promis, si je t’attrape, je t’encule. Tu vas contracter une bonne galanterie. — (Jean Teulé, Le Montespan)
    • N’enculez pas de force la femme de chambre avec un manche à balai. Vous pourriez lui faire très mal. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
    • Monsieur l’curé a des plat’s-bandes
      Il en cultive les fleurs
      Il en cul– papa
      Il en cul– maman
      Il en cultive les fleurs.
      — (Le Vieux Curé de Paris, chanson)
  2. (Vulgaire) (Par extension) Posséder charnellement, avoir un rapport sexuel.
    • Je n’ai pas à me gratter pour trouver des sujets. « Ah, la belle-mère qui adore son gendre, se fait enculer par son petit-fils, etc… » — (Louis-Ferdinand Céline, Le Style contre les idées : Rabelais, Zola, Sartre et les autres, Complexe, 1987, page 104)
    • Ils se battent sans connaître une guerre, ils se fracassent et se déchirent à petites dents rêvées, et leurs chiens s’enculent le long du comptoir cuivré. — (Daniel Habrekorn, Mes Personnes, Thot, 1981, page 84)
  3. (Vulgaire) (Sens figuré) Dans certaines expressions, au passif, se dit emphatiquement avec l’idée de subir l’abjection suprême.
    • Je veux être enculé. : Que le diable m’emporte.
    • Plutôt / autant/ je préfère aller me faire enculer. : Jamais, plutôt crever.
    • Va te faire enculer. : Va-t’en au diable, crève, va te pendre.
  4. (Vulgaire) (Sens figuré) Duper, tromper.
    • Attention, camarades, on nous encule ou libérons les profs de leur mauvaise conscience. — (Journal de la commune étudiante, textes et documents, novembre 1967-juin 1968, page 571)
    • Il s’était « complètement fait enculer » par la direction générale, tels furent ses termes amers. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 106)
    • Tu ne risques pas de revoir ton fric, tu t’es bien fait enculer !
    • Ne pas se laisser enculer. : Ne pas se laisser faire, ne pas se laisser berner, ne pas être né de la dernière pluie.
  5. (Argot) (Sens figuré) Dérober.
    • Sept mille. C’est tout ce que tu as enculé ? — (Elisabeth-Boyera Itofo, Profession délinquant, Le Manuscrit, page 31)
  6. (Vulgaire) (Sens figuré) Infliger une sévère correction, battre à plate couture, avec l’idée de domination, de manière déloyale, vicieuse ou menaçante.
    • En 40, on s’est fait enculer par les Allemands ; en 1953, par les Viets… c’est fini ! Le peuple en a marre des intellectuels comme toi. — (Georges M. Mattei, Disponibles, Maspero, 1961, page 84)
    • Descends ici par ici ! Petit fumier !… Qu’on t’encule une bonne fois pour toutes !… — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 538)
  7. (Vulgaire) (Sens figuré) Importuner.
    • J’en ai marre de tes histoires, arrête de m’enculer.
  8. (Vulgaire) (Sens figuré) (Injurieux) Manifester son mépris, défier.
    • Je t’encule chien puant ! Tu vas crever ! — (Renzo Bianchini, Les Pue-la-mort, Balland, 1971, page 122)
    • C’est bien vrai ça, moi j’appelle ça être enculée par le destin, mais le destin je l’encule à mon tour. — (Régis Rivald, L’Escapade, Buchet-Chastel, 1969, page 90)

Notes modifier

Les emplois figurés sont souvent considérés comme relevant de l’homophobie.

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • sodomie sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier