Français modifier

Étymologie modifier

De stourbe ou chtourbe, dérivé de l’alsacien storb, « mort », apparenté au participe passé de l’allemand sterben (« mourir »)[1].
Autre hypothèse : de l’occitan estorbir[2] (variante : estorbar) « assommer », par delà du latin exturbare[2].

Verbe modifier

estourbir \ɛs.tuʁ.biʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Argot) Tuer.
    • Il s’est fait estourbir par deux malfaiteurs.
    • Il faut que je sois chez Bras-Rouge à cinq heures avec les Martial pour estourbir la courtière. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
    • Outre le jardin, Itzhak possédait une basse-cour fermière comme on n’en trouve plus aujourd’hui, avec poules pondeuses, œufs pris au nid gobés aussitôt, coqs batailleurs et éveilleurs de l’aube, canards, canetons, une cinquantaine de cages à lapins, blancs de neige ou gris, à qui il ligotait les pattes arrière avant de les estourbir d’une fulgurante manchette de karatéka sur la nuque et de les saigner à la carotide. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre V)
    • Tout en bavardant, la mère avait pris par les oreilles un lapin dont elle voulait faire un civet pour Pâques & elle l’a estourbi d’un coup de gourdin, en fixant le Turpin droit dans les yeux. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Publibook, 2018, page 538).
  2. (Argot) Assommer.
    • Quand le soir, rendez-vous de docteur, coiffeur, achat quelconque, je sortais seule et qu’il gardait le Bicou, je déboulais follement sur le trottoir comme une mouche à moitié estourbie, il fallait que je réapprenne la marche d’une femme seule. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 420)
    • Qu’est-ce que tu lui as donné pour l’estourbir à ce point ?
      Un truc pour les vaches, a reconnu piteusement Michael, un anesthésiant, je l’ai glissé dans le drink.
      — (Marie Desplechin, Nous entrerons dans la carrière, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 1999, page 34)
    • Ils l’avaient attaqué et estourbi et noyé.
  3. (Argot) Étonner violemment.
    • Il est encore tout estourbi par la nouvelle.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

  1. « estourbir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. a et b L’argot chez les vrais de vrais, Auguste Le Breton (1960).

(Mort)