Voir aussi : Fauve, fauvé

Français modifier

Étymologie modifier

(Adjectif) (1176) Du moyen français fauve, de l’ancien français falve (1080), de l’ancien bas vieux-francique *falw- (« d’un jaune tirant sur le roux »). Le mot a été introduit par les soldats germaniques[1] en latin sous la forme falvus au IXe siècle.
Apparenté à falb en ancien occitan, fallow en anglais, fahl en allemand, vaal en néerlandais, plus avant à fulvus[2] en latin.
(sens 2) (1833) Vient du sens animal du mot par le nom.
(sens 3) (1852) Généralisation du sens 2.
(sens 4) (début XXe siècle) Vient du courant pictural du fauvisme, créé par les Fauves.
(Nom)
(sens 1) (1573) Ellipse de bête au pelage fauve.
(sens 2) (1860) La nominalisation de la couleur ne s’est faite que tardivement.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
fauve fauves
\fov\

fauve \fov\ masculin et féminin identiques

  1. De la couleur ocre orangé à roux. #AD4F09
    • bêtes fauves, cerfs, chevreuils, daims, par opposition aux bêtes noires ou rousses, comme les sangliers et les renards.
    • Quelle fut la joie, l’émotion de la jeune Esquimaude, […], lorsqu’elle aperçut ce bouquet de sapins, enflammé par le lieutenant Hobson, qui jeta ses fauves lueurs jusqu’au littoral américain. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Le reste du visage se composait d’un teint rosé, d’une lèvre mince, surmontée d’une moustache fauve et de dents admirables. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • La vigogne a une toison formée de poils laineux très fins et d’une grande douceur. La couleur est brun rougeâtre ou brun fauve. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
  2. (Rare) (Vieilli) Qui a la violence, l’avidité, la férocité d’une bête fauve.
    • Bon, bon ! répondit le roi avec son sourire fauve, plus il y en aura, plus nous serons contents ; amenez, amenez, Henri. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
    • Malgré ses bonnes manières et son beau parlé, au fond de lui ses fauves envies lui tiraillaient la conscience.
  3. (Rare) Sauvage, dangereux, ayant un rapport animal par opposition avec l’être humain.
    • Le Rhin, effrayé au bruit des pas de ces nations fauves, hésitait à poursuivre son cours vers les sables où il s’engloutit. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • Ce qui a achevé de donner à ce coin perdu un caractère étrange, c’est l’élection de domicile que, par un usage traditionnel, y font les bohémiens de passage. Dès qu’une de ces maisons roulantes, qui contiennent une tribu entière, arrive à Plassans, elle va se remiser au fond de l’aire Saint-Mittre. Aussi la place n’est-elle jamais vide ; il y a toujours là quelque bande aux allures singulières, quelque troupe d’hommes fauves et de femmes horriblement séchées, parmi lesquels on voit se rouler à terre des groupes de beaux enfants. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre I  ; réédition 1879, pages 6-7)
    • Une odeur fauve emplissait la salle. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  4. (Art, Peinture) Qui est relatif au fauvisme.
    • Il aimait la période fauve de Matisse et de Duffy.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
fauve fauves
\fov\
 
Le lion est un fauve.

fauve \fov\ masculin

  1. (Vieilli) Animal, bête, de couleur fauve.
    • Tout ces fauves que l’on pouvait apercevoir la nuit.
  2. Félin de grande taille.
    • Il y avait quarante chevaux dans les écuries, sept éléphants sous une tente spéciale et les roulottes-cages de deux groupes de fauves –tigres et lions– abritées sous la tente ménagerie. — (Guy des Cars, Le Château du clown , éd. Plon, 1977)
  3. Animal féroce, dangereux, avec un comportement de prédateur.
    • Dès la Saint-Nicolas, on aperçut des loups. Pas les fauves habituels des hivers rigoureux, qui trottinaient vers nous des forêts morvandiaudes, le poil roussâtre, l’échine arquée, craintifs de l’homme. — (Marguerite Gurgand, Les demoiselles de Beaumoreau, 2003)
  4. (Par extension) Homme à l’aspect puissant, souple et avec une forte personnalité, pouvant être rapproché avec un animal.
    • Ce guerrier, ce fauve qui terrorisait l’armée du roi.
  5. Couleur ocre orangé à roux. #AD4F09
    • Il peinturait d’un fauve sombre les ondulations de ses cheveux.
    • Ils étaient quinze, tous chemisés de rouge et bottés de fauve. — (Maurice Bedel, La nouvelle Arcadie, 1934)
  6. (Argot polytechnicien) (Désuet) Examinateur.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • fauve sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • Le thésaurus couleur en français  

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

(Adjectif) Voir fauve.
(Nom) Voir falue.

Adjectif modifier

fauve *\Prononciation ?\

  1. Fauve.
    • Petite oreille, la teste toute falve. — (Chanson de Roland, XIe s.)
    • Sire compaing, ci en vient une
      Mais ele n'est fauve ne brune
      C'est la plus bele de cest munt [monde],
      De tutes celes qui i sunt
      — (Marie de France, Lanval, XIIe s.)
  2. Fourbe.
    • Quant ta parole est blanche et ta pensée est fauve,
      Tu voles en tenebres comme une souris chauve.
      — (Jean de Meung, Testament, XIIe s.)

Variantes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Nom commun modifier

fauve *\Prononciation ?\ masculin

  1. Tromperie, fausseté, bourde.
    • N'y savoir fauve.
      Ne rien savoir, ne pas savoir comment en réchapper.

Références modifier

Ancien occitan modifier

Adjectif modifier

fauve masculin

  1. Variante de falb.

Références modifier

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage