Voir aussi : Garde, gardé

Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Du vieux-francique *wardēn (« protéger »), de l’indo-européen *wer- (même sens) [1] ; voir l’ancien français warde ; apparenté à l’anglais warden ou l’allemand Wart.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
garde gardes
\ɡaʁd\
 
Un garde.

garde \ɡaʁd\ masculin et féminin identiques

  1. Soldat effectuant une garde, chargé de la protection d’une personne, de la surveillance d’un lieu.
  2. Soldat faisant partie d’un corps de garde.
    • On voit Akio, ultraséduisant, poser en uniforme de garde impérial entre ses parents, qui sourient de fierté. — (Emiko Jean, Tokyo Forever, 2022)
  3. (Par extension) Se dit de toute personne chargée de garder quelqu’un ou quelque chose.
  4. (En particulier) (Militaire) (Canada) Désignation du grade d’un membre d’un régiment de gardes de l’infanterie détenant le grade de soldat[1].

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

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Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
garde gardes
\ɡaʁd\

garde \ɡaʁd\ féminin

  1. Partie d’une épée, d’un sabre ou d’un poignard, et qui sert à couvrir la main.
    • Une garde d’épée.
    • La garde d’un sabre, d’un poignard.
    • Garde à coquille.
    • Fausser la garde.
    • Enfoncer l’épée jusqu’à la garde.
    • (Sens figuré) S’en donner jusqu’à la garde : Prendre de quelque chose avec excès.
  2. (Cartes à jouer) Une ou plusieurs basses cartes de la même couleur que la carte principale qu’on veut garder.
    • Un bon joueur conserve toujours des gardes.
    • (Sens figuré) Avoir garde à carreau : Être prêt à répondre à toute objection, à parer à tout événement.
  3. (Au pluriel) (Serrurerie) Garniture qui se met dans une serrure, pour empêcher que toutes sortes de clefs ne l’ouvrent.
    • Il faut changer les gardes de la serrure, on a perdu la clef.
    • On entendit une serrure intérieure grincer sous l’effort d’une clef, et deux verrous glisser dans leurs gardes. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre XVI)
    • C’est ici, sur ce palier même, que l’homme [...] s’arrêta pour ouvrir la porte de la mansarde sur le devant, dans laquelle il pénétra [...], mais non sans s’être donné auparavant bien du mal pour faire tourner sa clef rebelle dans les gardes rouillées de sa serrure. — (Charles Dickens, Vie et aventures de Nicolas Nickleby, 1885)
  4. (Reliure) Feuillets blancs ou de couleur que l’on met au commencement et à la fin d’un livre, généralement de papier et plus rarement en soie ou peau.
    • Feuille de garde.
    • Il composa sur ce sujet une élégie que j’ai retrouvée par le plus grand des hasards dans la bibliothèque publique de Tarascon, sur la garde d’une bible du XIe siècle, cotée : fonds Michel Chasles, F n, 7439, 179 bis. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, pages 68-69)

Synonymes modifier

(Imprimerie)

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Nom commun 3 modifier

Invariable
garde
\ɡaʁd\

garde \ɡaʁd\ féminin

  1. Action ou charge de protéger, de conserver, de défendre, de soigner, de surveiller quelqu’un ou quelque chose.
    • Le curé de Melotte paissait depuis trente longues années le petit troupeau que le Seigneur, […], avait commis à sa garde. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • — Vous comprenez, avec le petit, j’ai été obligée de quitter mon travail. Julien est comme moi, on ne veut pas le donner en garde à des étrangers… — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 77, Robert Laffont, 1968)
    • Il confia ses enfants à la garde d’un vieux serviteur.
    • Il m’a confié la garde de sa maison.
    • Avoir la garde d’une bibliothèque, d’un magasin.
    • Avoir la garde d’un poste.
    • Ce corps de troupes est chargé de la garde des frontières.
    • Avoir, prendre, recevoir des bijoux, des valeurs en garde.
    • Avoir, prendre quelqu’un sous sa garde.
    • En allumant la lampe je trouvai sur la table un billet signé du nom de Paul. Je le lus, le laissai retomber aussitôt. Il contenait ces mots : « Il viendra quelqu’un de fort qui te prendra sous sa garde et te conduira dans tous les chemins de la vie, si tu ne lui résistes pas. » — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, page 75)
    • Donner des fourrures en garde.
    • Mettre quelqu’un sous bonne garde : Le remettre à des gens qui se chargent de le garder, qui en répondent.
    • Être de bonne garde, ou simplement être de garde : Se dit du vin, des fruits, etc., qui se conservent longtemps sans se gâter.
    • Ces fruits, ces vins sont de garde, de bonne garde, ne sont pas de garde.
    • On dit, dans le sens contraire,
    • Ces fruits, ces vins sont de mauvaise garde, de difficile garde.
  2. (Par extension) Bataillon chargé de garder, de défendre un souverain, un prince, plus généralement, d’un corps d’élite.
    • Ce prince était entouré de sa garde.
    • Garde royale, impériale.
    • Vieille garde.
    • Jeune garde, nouvelle garde.
    • Un officier, un soldat de la garde royale.
    • Les régiments de la garde.
    • Il est entré dans la garde.
    • Le général fit donner la garde.
    • Garde d’honneur : Troupe affectée à un personnage éminent, auquel on rend les honneurs militaires pendant son séjour dans une ville, dans un pays.
    • On donna au prince, à la princesse une garde d’honneur.
    • Garde nationale : S’est dit d’une troupe non soldée, composée le plus souvent d’éléments civils, ayant pour devoir de maintenir l’ordre et de contribuer à la défense intérieure du pays.
    • La garde nationale de Paris, de Rouen.
    • Officier de la garde nationale.
    • Garde nationale mobile, ou par ellipse garde mobile :
    • Garde municipale : Troupe sédentaire et soldée, chargée d’assurer l’ordre dans certaines villes.
    • Garde municipale à pied, à cheval.
    • Garde républicaine : Corps de troupes d’élite, d’infanterie et de cavalerie, chargé d’assurer l’ordre et aussi de figurer dans certaines cérémonies d’apparat.
  3. Surveillance, guet, observation de ce qui se passe, afin de n’être point surpris, de prévenir quelque danger, etc.
    • Ce chien est de bonne garde : Il garde bien, il avertit bien.
    • Ces filles sont de garde difficile : Elles ont besoin d’une grande surveillance.
    • Monter la garde.
    • Faire bonne garde, mauvaise garde.
  4. (Militaire) Service d’observateur et de sentinelle accompli par des soldats.
    • Être de garde.
    • Officier de garde.
    • La garde des portes.
  5. Soldats qui montent la garde.
    • Relever la garde.
    • Renforcer la garde.
    • Doubler la garde.
    • La garde montante.
    • La garde descendante.
    • Appeler la garde.
  6. (Par extension) Toute personne qui accomplit, par roulement, un service régulier.
    • Ce page était de garde.
    • L’interne de garde.
    • L’infirmière de garde.
  7. (Escrime) Manière de tenir le corps et l’épée ou le fleuret, telle que l’on soit à couvert de son adversaire, et que l’on puisse aisément le frapper ou lui porter une botte.
    • Si tu as toujours ta garde en huit, celle que j’appelais la calebasse, tu risques tout au plus, et encore en donnant toutes les chances à Giuseppe, de te faire trouer l’épaule droite. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 258)
    • La garde haute.
    • La garde basse.
    • La garde sur le pied gauche.
    • Se mettre en garde.
    • Se tenir en garde.
    • Être en garde.
    • Être hors de garde.
    • En garde ! (Par ellipse) Mettez-vous en garde.
    • Se mettre en garde, se tenir en garde, être en garde : (Sens figuré) Se défier ; faire attention à ne pas être surpris.
    • Faut pas ouvrir sa garde à ce point-là, sans ça, tu repères une pêche en pleine tronche. — (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 85)
    • Être en garde, se mettre en garde contre la séduction.
  8. (Sports de combat) Situation de défense au sol où on saisit les deux jambes de son adversaire avec les siennes.
  9. (Échecs) Synonyme de défenseur.
    • La garde est une pièce qui défend une autre pièce ou une case clé. — (Yochanan Afek, Tactique extrême, trad. par Frank Lohéac Ammoun, Montpellier, Olibris, 2018)

Dérivés modifier

Variantes dialectales modifier

Traductions modifier

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Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe garder
Indicatif Présent je garde
il/elle/on garde
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je garde
qu’il/elle/on garde
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
garde

garde \ɡaʁd\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de garder.
    • J’ai couru deux ou trois fois — je ne sais plus ! — le Tour du Finistère, appelé aussi le Tourduf, dans le milieu des années deux mille, et j’en garde un souvenir particulièrement ému. — (Jean Glavany, La mer est toujours ronde, 2014)
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de garder.
    • Le pourrissement de la langue se fait par les élites, alors que, dans les profondeurs, on garde l’amour des mots justes, honnêtes et charmants. — (Bleuette Boulanger citée par Alain Bouissière, Le Bar du subjonctif, éditions Hatier, 1999, page 90)
    • Tandis que la société Coup de Cœur se diversifie tous azimuts (chaussons, peignoirs) et n’hésite pas à encaleçonner les statues des Tuileries pour faire parler d’elle, Billichic se garde bien de tout faux mouvement. — (Libie Cousteau, Le prix de l’erreur, 1989)
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de garder.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de garder.
    • J’ai beaucoup pleuré puis accepté pour le garder, pour lui faire plaisir, pour qu’il m’aime plus que jamais et, surtout, me garde près de lui. — (Marie Chastelneau, Victime d’un accro au sexe, 2015)
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de garder.
    • J’ai résumé les refus de Lucien par son invective hautaine de mari fidèle et d’honnête homme : « Garde l’Europe, j’ai ma femme ! » et pour le reste j’ai théâtrifié la scène de mon mieux. — (revue Le Théâtre, numéros 13 à 24, 1899, page 10)

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

  1. garde sur Termium Plus, 29 mars 2022.

Néerlandais modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Du latin hasta (« tige »).

Nom commun modifier

Pluriel
gardes, garden

garde \Prononciation ?\ de

  1. (Cuisine) Fouet.
    • Nadat zij de slagroom had geklopt, likte ik altijd de garde af.
      Après qu’elle avait battu la crème, je léchais toujours le fouet.

Taux de reconnaissance modifier

En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
  • 95,9 % des Flamands,
  • 98,0 % des Néerlandais.

Prononciation modifier

Références modifier

  1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]


Slovène modifier

Forme de nom commun modifier

garde \Prononciation ?\ féminin

  1. Génitif singulier de garda.
  2. Nominatif pluriel de garda.
  3. Accusatif pluriel de garda.

Tchèque modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Du français garde du corps.

Nom commun modifier

garde \Prononciation ?\ masculin animé

  1. Partenaire de danse, chevalier servant.