Français modifier

Étymologie modifier

Dans le Berry, varenne a le sens de « terre sablonneuse[1] », le provençal a garuna, l’anglais a warren ; en latin médiéval *warenna d’origine discutée :
  1. De même radical que l’ancien français garir (« garder, protéger »)[1] et le sens étymologique de « domaine de chasse gardée » ;
  2. Mistral[2] apparente l’occitan garena à garrigue ;
  3. Dérivé[3] du gaulois *varros (« pieu, bâton, poteau ») avec le sens de « étendue entourée de piquets ».

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
garenne garennes
\ɡa.ʁɛn\

garenne \ɡa.ʁɛn\ féminin

  1. Chasse gardée.
    • Les pigeons, lapins, poissons, qui passent dans un autre colombier, garenne ou plan d'eau visé aux articles L. 231-6 et L. 231-7 du code rural, appartiennent au propriétaire de ces objets, pourvu qu'ils n'y aient point été attirés par fraude et artifice. — (Article 564 du Code civil français)
    • Voilà le printemps bientôt ; nous vous ferons tirer un lapin dans la garenne, pour vous dissiper un peu. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, Paris, 1857)
    • (Sens figuré) L’homme de génie a dans la conscience de son talent et dans la solidité de la gloire comme une garenne où son orgueil légitime s’exerce et prend l’air sans gêner personne. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  2. (Chasse) Défense de pêcher dans une rivière, de chasser dans un bois.
    • On ne peut tenir rivière en garenne s'il n'y a titre ou prescription suffisante — (Coutume du Nivernois, chapitre 16, article 1)
  3. Plus particulièrement, lieu à la campagne planté d'arbres, où il y a des lapins et où on a soin de les conserver.
    • Un chat était entré dans une garenne peuplée de lapins. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon)
    • C'est le typique bon époux, bon père, bon chrétien à bons revenus, encore arrondis par ceux de sa femme qui, pour compenser, dans la pure tradition de l'utérus héroïque, s'arrondit elle-même en moyenne une fois tous les deux ans. Ce n'est plus une maison, c'est une garenne ! se serait écrié Madame Mère après l'arrivée d'un petit neuvième. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 25)
    • Garenne forcée ou garenne privée, petit lieu clos de murailles ou de fossés pleins d'eau, où l'on met et élève des lapins.

Variantes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
garenne garennes
\ɡa.ʁɛn\

garenne \ɡa.ʁɛn\ masculin

  1. Lapin de garenne.
    • C’est d’un garenne de mes métayers, dit-il avec une fierté gourmande. — (Alain Demouzon, Monsieur Abel, 1979, section Lundi, midi (en parlant d’une terrine de lapin))
    • Encore, ça serait un lapin, y aurait pas à se tracasser, je sais comment ça se sabre un garenne. — (Jean-Marc Lelong, Carmen Cru # 4 - Ni Dieu ni maître, 1986, éditions France Loisirs, Paris, page 32)
    • Il avait attrapé deux garennes au terrier, leur avait ouvert la gorge d’un coup de couteau et déposé les cadavres sur une des pistes d’Augustus. — (Fred Vargas, L’homme à l’envers, 1999, chapitre III)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Nom commun modifier

garenne *\Prononciation ?\ féminin

  1. Variante de garene.

Références modifier