Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) De l’ancien français guignier (« faire signe de l’œil ») → voir wink en anglais, winken en allemand.

Verbe modifier

guigner \ɡi.ɲe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Fermer à demi les yeux en regardant du coin de l'œil.[1]
    • Je répondis en la guignant de l’œil comme pour lui dire : « Silence ! » — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
    • — Je mangerais bien mon bonbon… mais je m’en passerai, tiens, je te donne mon bonbon, prends-le, c’est pour toi.
      Et, sournoisement, elle guigne le
      bon effet de sa générosité. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
  2. (Vieilli) Regarder sans faire semblant.
    • Attendez un moment, ces dames vous y conduiront. — Tu iras prendre madame Fontanieu, dit le vieux teinturier en guignant sa femme. — (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
    • Loin d’être acharné après la bonne femme, (connaissant le coup des convulsions), il la guignait à distance, et plutôt que de la déloger de son emplacement, il filait d’un autre côté. — (Léon Frapié, La marchande, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 203)
    • Car enfin il ne m’emballe pas, moi, ce raplati de Karfeck et il est un peu dégoûtant, ce vieux qui guigne tout le temps les mollets de Clotte. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, tome 2, page 78)
    • Il guignait par le trou de la serrure dans la chambre de la famille. Il fit un geste silencieux de la main pour me faire tenir tranquille et de nouveau guigna par le trou de la serrure. Il riait. — (Knut Hamsun, La Faim, traduction de Georges Sautreau, 1961, page 264)
  3. (Sens figuré) (Familier) Épier attentivement, convoiter avidement.
    • Ils guignaient depuis longtemps, pour leur nouvelle installation, […], une petite boutique, en forme de hangar, avec une vitrine d’une seule glace et une unique pièce sur le derrière. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 47 de l’édition de 1921)
    • « Le bricolier n’est pas mauvais, il y a longtemps que je le guigne. Mais impossible de s’entendre avec ce niguedouille ! » — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
    • Et s’il vous épouse jamais, ce ne sera pas par amour, mais parce qu’il criera famine et guignera votre argent. — (Anton Tchekhov, Polinka, 1887, traduction Anne Coldefy-Faucard, Librio 698, 2004, E.J.L.)
    • – C’est sûr aussi que Zèphe Maloret guigne la mairie, dit Messelon en fixant sur Honoré un regard aigu. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 73)
    • Car, chose curieuse, les puissants de ce monde ne guignent que les faibles. Plus un pays est galeux, aride, démuni, plus il excite les convoitises. — (San-Antonio, Béru-Béru, Éditions Fleuve noir, 1970, III, 9)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
guigner guigners
\ɡi.ɲe\

guigner \ɡi.ɲe\ masculin

  1. Variante de guignier.
    • …ils plantèrent des vignes; les terrains défrichés de Mons, Thenisy, Chalautre et Gurcy se couvrirent de guigners, cerisiers et noyers, etc. — (François Antoine Delettre, Histoire de la province du Montois, vol. 1, p. 315, 1850)

Traductions modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Verbe modifier

guigner \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)

  1. Variante de guignier.

Références modifier