Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de jouer et de comédie.

Locution verbale modifier

jouer la comédie \ʒwe la kɔ.me.di\ (se conjugue → voir la conjugaison de jouer)

  1. (Sens propre) Exercer la profession de comédien.
    • Le théâtre de cette ville s'est toujours distingué par la bonne composition de sa troupe. […]. L'on y compte parmi les sujets d'un véritable talent Bernard, dont il est question dans cet article, […] ; Bouchez et Lemoigne jeunes premiers recommandables, et quelques autres acteurs dignes de figurer dans cette réunion d'artistes qui jouent la comédie avec un ensemble qu'on chercherait vainement ailleurs. — (Alexandre Ricord, « Bernard », dans Les fastes de la Comédie française, et portraits des plus célébrés auteurs…, tome 2, Paris : chez Hubert, chez Delaunay, chez Petit, chez Nigoret & chez Mongié aîné, 1822, page 292 : note 1)
    • Les actrices d’opéra-comique de ce temps-là ne se bornaient pas à roucouler un air ou une romance : on voulait encore qu'elles jouassent la comédie; et madame Favart représenta avec un rare talent Roxelane des Trois Sultanes, et tous les premiers rôles des ouvrages de son mari ou d'autres auteurs qui se disputaient ce charmant interprète. — (Eugène de Planard, « Théâtre : 1772. Mort de madame Favart, actrice », dans les Éphémérides universelles, ou tableau religieux, politique, littéraire, scientifique et anecdotique, tome 4 : Avril, 2e éd., Paris : chez Corby, 1834, page 396)
    • Elle vint me voir un jour, quand elle jouait la comédie au théâtre Beaumarchais. Je ne la connaissais ni des lèvres ni des dents, pour parler comme elle. Elle voulait une lettre de recommandation pour jouer la comédie au Théâtre-Français, sous prétexte qu'elle était aussi maigre que Rachel et Sarah. — (Arsène Houssaye, « Le violon voilé », chap. 1, dans les Douze nouvelles nouvelles, Paris : chez E. Dentu, 1883, page 100)
  2. (Par extension) Faire des actions plaisantes pour exciter à rire.
  3. (Péjoratif) Faire semblant ; feindre.
    • Tout autre préfet que le comte de Cheylus eût voulu sortir de cette situation ambiguë ; mais, pour lui, il s’en amusait et il y trouvait un inépuisable sujet de plaisanteries avec ses familiers. Il avait joué si souvent la comédie du suffrage universel, qu’il n’y prenait plus intérêt que lorsqu’il pouvait y introduire un élément imprévu. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • Lorsque M. de Briare annonça à sa sœur ses projets de mariage, celle-ci, d'accord avec Mme de Crussolles, joua la comédie de la surprise; elle passa ensuite à l'indignation, aux reproches, aux prières. — (Octave Mirbeau , Dans la vieille rue, (sous le pseudonyme de Forsan, comme plume pour Dora Melegari, à Paris chez P. Ollendorff en 1885), Éditions du Boucher, 2004, chapitre 4)
    • Elle regardait distraitement la femme à ses côtés et se demandait si elle était réellement compatissante ou si elle lui jouait la comédie, car pour l'instant, il n'y avait aucun moyen de le savoir. — (Michelle Dugré, La vérité à tout prix, Pointe-du-Lac (Québec) : chez l'auteur, 2010, page 45)
    • Quoiqu'un peu gêné par cette pluie de compliments dont j'étais le seul à connaître le caractère fallacieux, je jouai la comédie de l'élève studieux qui trompe son monde (ce qui était l'exacte vérité présente) mais qu'il convient de ne pas juger […]. — (Robert Ichah, Juif malgré lui: 1940-44, la guerre d'un gamin de banlieue : récit, Éditions Romillat, 2000, page 203)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier