Français modifier

Étymologie modifier

Du verbe mirer, qui vient du latin mirari (« regarder attentivement »). Antoine-Paulin Pihan juge néanmoins plus raisonné de tirer le mot de l’arabe مرآة, mirât (« miroir »), le mot latin désignant en propre le miroir est speculum, et plutôt que d’avoir à substantiver le verbe mirari, le français aurait tiré plus naturellement le nom du prototype arabe existant.[1]
(1119) mirreur.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
miroir miroirs
\mi.ʁwaʁ\
ou \mi.ʁwɑʁ\
 
Vase devant un miroir.

miroir \mi.ʁwaʁ\ (France) ou \mi.ʁwɑːʁ\ (Québec) masculin

  1. Glace de verre ou de cristal étamée de petite taille, ou métal poli, où l’on peut regarder son image réfléchie.
    • Au bout d’une année, le roi épousa une autre femme. Elle était très belle ; mais elle était fière et vaniteuse et ne pouvait souffrir que quelqu’un la surpassât en beauté. Elle possédait un miroir magique. Quand elle s’y regardait en disant :
      « Miroir, miroir joli,
      Qui est la plus belle au pays ? »
      Le miroir répondait :
      « Madame la reine, vous êtes la plus belle au pays. »
      — (Jacob et Wilhelm Grimm,Blanche-Neige, 1812)
    • Dans cette pièce, l'ameublement est d'une simplicité primitive, mais brillant de propreté. [...] Les bois, comme les cuirs, pourraient au besoin servir de miroirs. — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwége (1876))
    • Chrysis tenait, loin d’elle, un miroir de cuivre poli. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
    • Leurs compagnes ouvraient leurs sacs, y prenaient un miroir et s’arrangeaient coquettement les cheveux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Nous étions à peine installés dans notre trou, et je me rasais, mon miroir posé sur un gabion, quand le lieutenant J. me donna l’ordre de partir aussitôt avec l’équipe […]. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 120)
    • Elle se savait belle et, lorsqu’elle était seule, il lui arrivait de tirer furtivement de sa poche un petit miroir pour s’y contempler. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
    • Il n’y avait pas de miroir dans la chambre. Depuis qu’il avait eu conscience de sa virilité, Toursène jamais ne s’était servi de cet objet. Les femmes et les enfants pouvaient y contempler à loisir leurs grimaces. Un visage mâle sortait souillé de ce dédoublement impur. L’eau, seulement lorsqu’il se penchait sur elle pour boire, était digne de refléter l’image d’un homme. Elle étanchait sa soif, et venait de Dieu. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
  2. Tout corps uni ou poli qui, ne donnant point passage à la lumière, la réfléchit et renvoie l’image des objets.
    • Ce ruisseau, cette rivière lui offrait le miroir de ses eaux.
  3. (Sens figuré) Ce qui représente une chose et la met en quelque sorte devant nos yeux.
    • Elle invoquait le docteur Jacquemin et affirmait que la flore intestinale était le miroir de la santé. Lui-même parlait de coefficient d'utilisation digestive et détaillait le poids des excréments qu'on évacuait chaque jour, qui était en moyenne de quatre cent cinquante grammes. — (Frank Deroche, Euphorie, Editions Gallimard, 2014)
    • La littérature est le plus souvent le miroir des mœurs.
    • Le théâtre, la comédie est un miroir où nous nous voyons sans nous reconnaître.
    • Les yeux sont le miroir de l’âme.
    • miroir ardent, Sorte de miroir qui, étant exposé au soleil, en rassemble les rayons dans un point appelé foyer, en sorte qu’il brûle ce qui lui est présenté.
    • miroir convexe, concave, prismatique, pyramidal, parabolique, cylindrique, conique, miroir à facettes, etc., Miroirs dont les formes diverses sont indiquées par leurs noms mêmes.
    • miroir déformant, miroir grossissant, Miroirs qui altèrent différemment l’image des objets.
  4. (Chasse) Instrument monté sur un pivot et garni de petites plaques brillantes qu’on fait tourner et qu’on expose au soleil pour attirer des alouettes et d’autres petits oiseaux. — Note : . On dit aussi : miroir aux alouettes.
    • En Sologne, on attrape les alouettes à l’hameçon ; autre part, on les fusille au miroir. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pernette était comme l’alouette que fascine le miroir et, pour Gilles, l'église, en cette nuit de Noël, était le plus beau des théâtres. — (Jacqueline Mirande, Le cavalier, Nathan, 1990, Univers Poche, 1999)
  5. (Ornithologie) Une barre iridescente dite spéculaire que certaines espèces d’oiseaux comme les anatidés du genre Anas ou les perroquets du genre Amazona possèdent dessinées sur les plumes des ailes.
  6. (Ornithologie) Excrément de bécasse.
  7. (Zoologie) Une tache claire sur les fesses de cervidés.
  8. (Exploitation forestière) Marque au pied d’un martelage.
  9. (Internet) Copie exacte d’un autre site internet.
    • On peut télécharger cette distribution Linux depuis plusieurs miroirs.
  10. (Marbrerie) - Petit éclat qui se fait sous le ciseau en taillant la surface du marbre.
  11. (Québec) Rétroviseur.
  12. (Littérature) Genre littéraire médiéval, livre donnant des conseils moraux au lecteur.
  13. (Architecture) petit ornement ovale pratiqué dans une moulure creuse.

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Moyen français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien français mireur. La graphie miroir est attestée en 1260 dans Métiers par Étienne Boileau[1].

Nom commun modifier

miroir *\Prononciation ?\ masculin

  1. Miroir.

Variantes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier