Voir aussi : Montagne, Montagné

Français modifier

Étymologie modifier

(1080)[1] Du bas latin montanea, féminin substantivé de l’adjectif *montaneus, altération du latin classique montanus (« relatif à la montagne »), du latin mons (« mont »).
Ce mot a remplacé mont dans la plupart de ses emplois, à l'exception notable de la chiromancie et de l'anatomie féminine[2].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
montagne montagnes
\mɔ̃.taɲ\
 
Le sommet enneigé d’une montagne : le Piz Bernina, en Suisse.

montagne \mɔ̃.taɲ\ féminin

  1. (Géographie) Relief topographique présentant des versants prononcés (par opposition à « haut plateau » situé en altitude mais ne présentant pas le caractère montagneux).
    • La plupart des montagnes de Walachie sont garnies de bois composés de poiriers, de cerisiers, d'abricotiers et autres arbres fruitiers qui donnent aux forêts l'aspect d'immenses vergers. — (Edme Mentelle et Conrad Malte-Brun, Géographie mathématique, physique & politique de toutes les parties du monde, volume 16, 1803, page 272)
    • Nous profitons de la clarté pour faire l’ascension d'une montagne de 400 mètres de hauteur qui domine Thorshavn. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 35)
    • Mahomet, on le sait, commanda un jour à une montagne de venir au-devant de lui; la montagne, naturellement, ne bougea pas d'un pouce. Ce que voyant, le prophète musulman ne trouva rien de mieux que de se rendre jusqu'à elle. — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, chapitre XII)
    • Mais nous sommes déjà dans les faubourgs. Les maisons s’espacent, se reculent, s’adossent à la rivière ou à la montagne. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Ce jour-là, précisément, Étienne Lecourt, par le sentier abrupt, hérissé de rochers et bordé de déclivités dangereuses, qui serpente au flanc de la montagne, avait grimpé jusqu’à Cornabeuf […]. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les montagnes s’élevant à des hauteurs majestueuses formaient une espèce de cirque, d’immense amphithéâtre naturel autour du bassin qu’ la rade […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Rainie adorait ces montagnes. […]. Elle pensait que la nature se devait d'être grandiose, une présence suffisamment majestueuse pour faire trembler dans leurs bottes les simples mortels. — (Lisa Gardner, Disparue, traduit de l'américain par Cécile Deniard, Éditions Albin Michel, 2008, chapitre 10)
    • (Proverbial) La montagne a enfanté une souris, se dit lorsque de grands projets n’aboutissent à rien.
    • (Proverbial) Il ferait battre des montagnes, se dit de quelqu’un qui réussit à semer partout la discorde.
  2. (Agriculture) Prairie d'altitude, alpage.
    • La pénurie de foin en hiver limite les cheptels, alors qu'en été la montagne produit d'importantes quantités de matières végétales consommables mais difficiles à récolter et à conserver. — (La Margeride, la montagne, les hommes, INRA, 1983, page 702)
  3. Région en altitude où l’on séjourne pour son plaisir ou pour sa santé.
    • Aller à la montagne.
    • Passer plusieurs mois à la montagne.
    • On lui a ordonné l’air de la montagne.
  4. (Histoire) (France) Sous la Convention, les bancs les plus élevés de l’assemblée, (Par métonymie) le parti démocrate qui y siégeait. Par allusion, se dit quelquefois du parti qui, dans une assemblée parlementaire, représente les opinions les plus avancées.
    • Il siégeait sur la montagne.
    • Il appartenait à la montagne.
  5. (Sens figuré) (Par extension) Amas considérable.
    • Les cheminées et les toits de chaume, à droite et à gauche de la route, dépassaient à peine les montagnes de neige, […]. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • J’ai une montagne de paperasse sur mon bureau.
  6. (Sens figuré) (Par analogie) Grande difficulté.
  7. Un grand nombre, une grande quantité.
    • Sans surprise, le comportement de Donald Trump depuis l’élection du 3 novembre, et surtout depuis l’annonce de la victoire de Joe Biden samedi dernier, a donné à Daniel Drezner l’occasion d’ajouter à la montagne de preuves à l’appui de la thèse du «Bambin en Chef». — (Pierre Martin, La colère malsaine du «Bambin en Chef», Le Journal de Montréal, 13 novembre 2020)
  8.  
    Armoiries avec une montagne (sens héraldique)
    (Héraldique) Meuble représentant le relief du même nom dans les armoiries. Elle est généralement mouvante de la pointe ou d’une partition. On doit blasonner le nombre de pics quand il y en a plusieurs. À rapprocher de colline et mont.
    • D’azur, au faucon pèlerin de gueules, becqué et membré d’or posé sur une montagne de sinople et brochant sur une fasce ondée d’argent, qui est de la commune de Moncel-sur-Seille de Meurthe-et-Moselle → voir illustration « armoiries avec une montagne »

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

  1. Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)
  2. Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)

Italien modifier

Forme de nom commun modifier

Singulier Pluriel
montagna
\mon.ˈtaɲ.ɲa\
montagne
\mon.ˈtaɲ.ɲe\

montagne \mon.ˈtaɲ.ɲe\ féminin

  1. Pluriel de montagna.

Dérivés modifier