Voir aussi : no-man’s-land

Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) De l’anglais no man’s land.

Locution nominale modifier

no man’s land \no manz lɑ̃d\ masculin invariable

  1. (Anglicisme) Désert dépourvu d’habitat humain.
    • La T.S.F. est souvent à notre époque la première manifestation de la civilisation dans les régions désertes : Jan-Mayen, le « No man’s land » d’autrefois, est devenu un poste météorologique avancé, grâce à la hardie et généreuse initiative de la Norvège. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Entre les territoires des tribus s’étendaient souvent de vastes landes de bled khalia où l’on ne hasardait même pas les troupeaux, sorte de no man’s land que l’on abandonnait aux hors-la-loi et aux bêtes de la brousse. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 114)
  2. (Militaire) Zone entre deux frontières, entre deux fronts, où toute présence humaine est considérée comme une agression et entraine sa suppression par l’une ou l’autre des armées.
    • Cela se passait aux limites de ce pays que les Anglais avaient si génialement nommé « No man’s land », ce pays qui n’était à personne, où aucune stature humaine ne pouvait se dresser. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 149)
    • Dans les tranchées, si l'on pouvait dormir la nuit, c'est que les copains en sentinelle s’arrachaient les yeux à déchiffrer le no man’s land obscur... — (Hubert de Maximy, La fille du bâtard, Éditions L'Archipel, 2011)
    • Ceci explique la tension des occupants d'une Mercedes Ponton stationnée côté Ouest, près du no man's land. — (José-Louis Bocquet, Huit heures à Berlin, éditions Blake et Mortimer, 2022, page 4)
  3. (Sens figuré) (Droit) Zone où aucun droit national ne s’applique.
    • Nous sommes dans un no man’s land juridique.
  4. (Sens figuré) Enfer, endroit inhospitalier, invivable.
    • Oui, ceux qui boivent sont dans un no man’s land que seuls ceux qui ont bu peuvent comprendre.
    • Tout à l’opposé, une famille de Navajo parquée dans un no man’s land spartiate – on leur a juste laissé la possibilité de survivre et de s’éteindre. — (Philippe Delerm, Le trottoir au soleil, Gallimard, 2011, collection Folio, page 135)

Notes modifier

Ce terme est un calque de l’anglais, et à ce titre critiqué par l’OQLF, qui recommande d’y substituer zone neutre, zone frontière, désert, inhabité ou inexploré.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

(1320) Littéralement : « la terre de nul homme », → voir no, man et land.

Locution nominale modifier

Singulier Pluriel
no man’s land
\ˈnoʊ mænz ˌlænd\
ou \ˈnəʊ mænz ˌlænd\
no man’s lands
\ˈnoʊ mænz ˌlændz\
ou \ˈnəʊ mænz ˌlændz\

no man’s land \ˈnoʊ mænz ˌlænd\ (États-Unis), \ˈnəʊ mænz ˌlænd\ (Royaume-Uni)

  1. Endroit où personne ne devrait être, ou ne peut survivre.
  2. (Militaire) Terre entre les tranchées où un soldat peut se faire tuer rapidement.

Variantes orthographiques modifier

Voir aussi modifier