Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) Du latin pensum (« poids de laine que l’esclave devait filer par jour ») dont le sens a évolué vers le sens actuel de « devoir » via l’argot scolaire.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
pensum pensums
\pɛ̃.sɔm\

pensum \pɛ̃.sɔm\ masculin, (Latinisme)

  1. (Vieilli) (Éducation) Tâche, devoir supplémentaire qu’on impose à un écolier pour le punir, punition.
    • Le pensum, punition dont le genre varie selon les coutumes de chaque collége, consistait à Vendôme en un certain nombre de lignes copiées pendant les heures de récréation. — (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832)
    • Si Maxence était mis en retenue et accablé de pensums, il se prétendait atteint dans sa considération et déclarait que son fils le déshonorait. — (Émile Gaboriau, L’Argent des autres, 1874)
    • Il nous semble être retourné au collège, de nouveau nous marchons en rang, nous faisons des devoirs et surtout des pensums, et l’on nous astreint au silence. — (Jean Heimveh, Question d’Alsace, 1889)
    • Je ne suis plus qu’une bête à pensums !
      Des lignes, des lignes ! — des arrêts et des retenues, du cachot !
      Je préfère le cachot à la retenue.
      — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Vidaljan avait apporté aussi des améliorations dans la plume à pensums : il était parvenu à ficeler quatre becs ensemble, ce qui ne s’était jamais vu encore, de l’aveu même de Gravier, qui avait été trois mois en pension à Paris, et il écrivait quatre vers de Virgile à la fois. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Le jeudi même, il y avait des devoirs qui duraient tout le jour. Des pensums aussi, d’absurdes pensums, que je bâclais d’une affreuse écriture déformée, ou par lesquels j’essayais toutes les ruses écolières, décalcages et porte-plumes à cinq becs. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
    • Un peu avant le repas, le vétérinaire coinça Antoine dans le couloir et, plein de rancune contre ce fils qui l’avait desservi dans la discussion, l’interrogea à mi-voix :
      « La date de la première réunion des États généraux ? »
      Antoine baissa la tête. Il ne répondrait pas, et son père comptait sur son entêtement pour lui infliger un pensum.
      « C’est une date qu’on n’a pas le droit d’oublier. Oui ou non, peux-tu me dire... »
      — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 246)
  2. Travail intellectuel difficile et pénible, corvée.
    • Depuis l’âge de raison jusqu’au jour où j’eus terminé ma théorie, j’ai observé, appris, écrit, lu sans relâche, et ma vie fut comme un long pensum. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
    • Deux parties le matin, deux l’après-midi, je m’acquittais de cette sorte de pensum sans aucune excitation. — (Stefan Zweig, Le Joueur d’échecs, traduction de 1944, page 71)
  3. Texte ennuyeux.
    • Il lisait le scénario comme un enfant qui apprend à lire, il butait sur les mots, tout sonnait faux, […]. Pour lui, c'était un pensum, c'était sa manière de dire que ça le barbait. — (Bertrand Tessier, Belmondo : L'incorrigible, éd. Flammarion, 2009, chapitre 25)
    • […], il tend son livre. Dedans ses discours. Sur l’Europe, la liberté, le désordre monétaire, le dumping fiscal. Le tout, illisible. On parcourt le sommaire, on soupèse le pavé et on se demande combien l’éditeur a bien pu facturer ce pensum à l’ambassade. — (Vincent Hervouët, « Václav Klaus, le Président en auteur maudit », dans Ainsi va le monde… : 100 chefs d’État à la question, éditions Albin Michel, 2014)
    • Rentrer à la maison me préparer une grande tasse de chocolat chaud et me plonger dans le dernier roman de John Irving, libéré du poids de ces pensums sincères mais pitoyables. — (Stephen King, 22/11/63, Le Livre de Poche, page 17)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Latin modifier

Étymologie modifier

Neutre substantivé de pensus (« pesé »), de pendo (« peser »).

Nom commun modifier

Cas Singulier Pluriel
Nominatif pensum pensa
Vocatif pensum pensa
Accusatif pensum pensa
Génitif pensī pensōrum
Datif pensō pensīs
Ablatif pensō pensīs

pensum neutre

  1. Poids de laine que l’esclave devait filer par jour.
  2. Quenouille filée par les Parques.
    • pensa Parcarum — (Ovide)
      quenouillées des Parques.
  3. (Par extension) Obligation, tâche, devoir.
    • nihil pensi habere (ducere, facere) quin
      <ne considérer rien comme ayant le moindre poids> = n’être empêché par aucun scrupule de.

Forme de verbe modifier

pensum \Prononciation ?\

  1. Supin de pendo.

Références modifier