Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Du latin pollutio (« salissure, souillure », au figuré et au sens de « profanation » en latin chrétien). Son sens courant actuel vient de l’anglais pollution et apparait surtout après 1860[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
pollution pollutions
\pɔ.ly.sjɔ̃\

pollution \pɔ.ly.sjɔ̃\ féminin

  1. (Courant) Diffusion dans l’environnement d’un produit potentiellement toxique ou de nature à perturber le fonctionnement d’un biotope.
    • Il résulte, en effet, des études sur les pollutions des rivières anglaises récemment résumées par M. Frankland (Comptes rendus, tome LXX, p. 1054), que lorsque la température ne dépasse pas 17°,8. le parcours de trois à quatre lieues n’influe que médiocrement sur la combustion des matières dissoutes, et que même, après un parcours beaucoup plus prolongé, l’eau n'est pas encore purifiée à 300 kilomètres, l’eau reste souillée. — (Pierre-Paul Dehérain, Cours de chimie agricole : professé à l’école d’agriculture de Grignon, Hachette (Paris), 1873, page 503)
    • La maladie de Minamata, c’est ce terrible fléau dû à la pollution par le mercure qui fit des milliers de victimes au Japon en 1950 et en 1965 : le monde entier a pu voir ces images de corps tordus d’enfants monstrueux dans les bras de leurs mères. Il y avait des cinéastes et des photographes au Japon. Il n’y en avait guère en Irak en 1956, au Pakistan en 1961, au Guatemala en 1963, au Nouveau-Mexique en 1969, où le méthyl-mercure a fait aussi des ravages. — (Sarine Hargous, Les Indiens du Canada sont contaminés par le mercure, Le Monde, 26 novembre 1979)
    • Ville cuvette en quelque sorte, la capitale turque est surtout la victime de la pollution lors des jours sans vent. — (Artun Unsal, Les collines polluantes d’Ankara, Le Monde, 29 décembre 1980)
    • Il se fichait même de savoir pourquoi De Lavarice préconisait un désherbement à la main plutôt que l’application de produit herbicide. Il se fichait de savoir si c’était par souci de pollution ou d'économie. — (Ernest Bavarin, L'habitation de la nouvelle chance, L'Harmattan, 2001, page 264)
    • Et les muges ? Pauvres muges ! On leur a fait tellement de tort avec la pollution et le mazout que les amateurs de muges aux olives sont plutôt rares. C'est un grand vide dans les traditions que la disparition de ce poisson appelé « mulet » dans le reste de la France. — (Christiane Maréchal raconte la Provence calendale: Noël, Étrennes, les Rois, Éditions de Provence, 1996, page 27)
    • Hélas, l’impunité qui caractérise les pollutions et les scandales sanitaires de l’après-mine sur le sol français n’ont presque rien à envier à l’exemple brésilien. En France aujourd’hui, des cas de pollutions cachées attestent des mêmes logiques intrinsèques à une activité criminelle protégée (et donc alimentée) par les pouvoirs publics. — (Brier, Mathieu, et Naïké Desquesnes. « Merci pour l’héritage. Impunité et scandales sanitaires de l’après-mine », , Mauvaises mines. Combattre l’industrie minière en France et dans le monde, sous la direction de Brier Mathieu, Desquesnes Naïké. Éditions de la dernière lettre, 2018, pp. 35-43.)
    • La raison pour laquelle lustrer sa voiture sur la voie publique est interdit, c’est parce que cette pratique contribue à la pollution de l’environnement. Les eaux savonneuses sont déversées dans la nature au lieu de rejoindre les évacuations des eaux usées. Elles peuvent par la suite se déverser dans le cours d’eau le plus proche par ruissellement ou par infiltration, entraînant ainsi l’infiltration de résidus d’hydrocarbures et d’huiles dans le sol. — (Clémence Mart, Pourquoi est-il interdit de laver sa voiture devant chez soi et que risque-t-on à enfreindre la règle? Midi-Libre, 11 avril 2024)
  2. (Par extension) Tout phénomène extérieur qui peut être nuisible, dangereux pour la santé, ou désagréable.
    • La pollution lumineuse empêche la bonne observation des étoiles.
    • La pollution acoustique est un fléau urbain.
  3. (Médecine) Émission involontaire de sperme.
    • Une pollution nocturne.
  4. (Religion) (Vieilli) Profanation, souillure, péché d’impureté.
    • La pollution d’une église dure jusqu’à ce qu’elle ait été bénite à nouveau.

Quasi-synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Jarrige, François, et Thomas Le Roux. « Introduction », La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l'âge industriel, sous la direction de Jarrige François, Le Roux Thomas. Le Seuil, 2017, pages 11-20.

Anglais modifier

Étymologie modifier

Du latin pollutio (voir ci-dessus).

Nom commun modifier

pollution \pəˈl(j)uː.ʃən\ (Royaume-Uni), \pəˈlu.ʃən\ (États-Unis)

  1. Pollution.

Prononciation modifier