Français modifier

Étymologie modifier

Selon Pierre Merle, L’Argus des mots, éditions de L’Archipel, 1997, page 89 : « Poucave est d’origine rom et s’emploie beaucoup dans les banlieues (particulièrement à Montreuil), avant de se généraliser. Se conjugue ou non ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
poucave poucaves
\pu.kav\

poucave \pu.kav\ féminin

  1. (Argot) (Péjoratif) Mouchard ; personne qui dénonce ; balance.
    • Les témoins de l’altercation craignaient trop Karim et ses copains pour parler et passer ensuite pour des poucaves. Du coup, les surveillants n’ont pas réussi à les mettre en cause. — (Valentin Musso, Sans faille, Le Seuil, 2014, chapitre 4)
    • Les multirécidivistes sont paranos, ils connaissent le travail de la police et font des contre-observations. […]. En plus, ce ne sont pas des poucaves, des balances qui parlent de leurs complices. De bons petits élèves très attentifs. — (Fabio Benoit, Mauvaise personne, Lausanne & Paris : Editions Favre, 2019)
  2. (Argot) Traitre ; renégat.
    • À force d’être isolées, ces cités cultivaient leur différence, leur opposition, au point d’établir leurs propres codes de vie et leurs propres lois. Pour la grande majorité, il n’était plus l’un des leurs, mais une poucave passée du côté des friqués. — (Olivier Norek, Territoires, Michel Lafon, 2014, chapitre 24)
  3. (Belgique) Prostitué, prostituée.

Variantes modifier

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  •   poucave figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : police.

Traductions modifier

Verbe modifier

poucave \pu.kav\ invariable

  1. (Argot) Balancer ; dénoncer ; rapporter.
    • Il avait aussi un casier pour violence volontaire, s'était fait travailler par les keufs, n’avait poucave personne, et il était connu pour aimer sa famille, sa mère, ses sœurs et ses petits frères bien rangés au bâtiment C, quatrième étage. — (Christophe Mouton, Cocaïne, éd. Julliard, 2014, chap. 9)
    • — Mais, si je me fais serrer ?
      — T'as les foies ? T'inquiètes pas, si on te poucave, je serai là.
      — (Bernard Chaigne, Nomade, L'Harmattan, 2011, page 15)
    • Il s'est fait poucave par une donneuse. La police est venue perkize chez lui, et il a téssau. — (Pascal Aguillou & Nasser Saïki, La téci à Panam': parler le langage des banlieues, éd. Michel Lafon, 1996, page 143)

Variantes modifier

Notes modifier

L’infinitif en -aver est moins usité que celui invariable en -ave, issu du romani[1], [2].

Prononciation modifier

Références modifier

  1. « les verbes en -aver », forum du site ABC de la langue française, sujet lancé le 29 août 2004
  2. Nathalie Binisti, Marc Bordigoni, « Mon gadjo, le Gitan… », emprunt lexical et reconfiguration catégorielle, Paris III Sorbonne Nouvelle, 2002, page 5