Voir aussi : propagandé

Français modifier

Étymologie modifier

Du latin propaganda.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
propagande propagandes
\pʁɔ.pa.ɡɑ̃d\

propagande \pʁɔ.pa.ɡɑ̃d\ féminin

  1. (Religion) La congrégation De propaganda fide, établie à Rome pour les affaires qui regardent la propagation de la foi.
    • La propagande envoya six missionnaires en Chine.
  2. (Par extension) (Politique) Organisme ayant pour but de propager certaines opinions publiques ou sociales.
    • La propagande avait envoyé de nombreux agents dans ce pays.
    • Mais attester la résurrection de la langue d'oc par des productions littéraires auxquelles elle servira d'organe, ce n'était pas assez, pensa-t-on, pour réaliser le grand dessein: on s'organisa en société de propagande occitannophile — (Le Félibrige : rapport présenté à la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron sur les "Fêtes latines" de Montpellier, J.-P. Durand (de Gros), Joseph-Pierre Durand, XIX°, imprimerie de Vve E. Carrère, Rodez)
  3. (Par extension) Propagation intensive d’une opinion, d’une doctrine.
    • Galilée ne voulait rien entendre. Sans choisir ses adversaires et sans les craindre, il faisait dans les conversations et dans les cercles nombreux une propagande incessante et parfois efficace. — (Les fondateurs de l'astronomie moderne : Copernic, Tycho Brahé, Képler, Galilée, Newton (7e éd.), Joseph Bertrand, J. Hetzel & Cie, Paris, XIX°, Médiathèque de Sèvres, 2015-302406)
    • Dans le courant de l'année 1833 et au commencement de 1834, le système de propagande révolutionnaire organisé dans toute la France, avait pris un caractère d'union et de force qui causait de vives inquiétudes au gouvernement. — (Fastes de la cour des pairs. Procès d'avril. Première partie, contenant plusieurs portraits lithographiés, E. Perrin, Paris, 1835)
    • le clergé comprenait que les hommes accueillent volontiers la propagande des idées sérieuses sous les formes d'un art créé pour plaire ! — (Encyclopédie populaire (belge), A. Jamar, Bruxelles, 1849-1852)
    • La bourgeoisie de Bourg, austère dans ses mœurs, instruite, confondant dans une alliance indissoluble son attachement à la foi orthodoxe et à l'autorité de son souverain , ne laissait aucune chance à toute idée, à toute tentative de propagande hérétique ; les artisans , les laboureurs se modelaient sur son exemple— (Lettres d'un Savoisien à un Français, Fragments d'un ouvrage inédit ayant pour titre "De la liberté et de l'avenir de la République Française", Aimé Burdet, Annecy, 1849)
    • En outre la réclame commerciale et industrielle, voire même la propagande politique, se sont emparées de l'image et de ses dérivés, les considérant comme des moyens puissants autant qu'avantageux, […]. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
    • Il n'y a que des éloges à donner à la sagesse du clergé, qui, au lieu de se livrer à une propagande trop hâtive, s'est appliqué avant tout à dissiper, dans ses rapports familiers avec les marabouts, les préjugés séculaires qui existent chez les musulmans, relativement à la prétendue idolâtrie des chrétiens. — (Bulletin des lois civiles ecclésiastiques : journal encyclopédique du droit et de la jurisprudence en matière religieuse et du contentieux des cultes, bureau du Bulletin, Paris, 1849, Gilbert de Champeaux)
    • On parle de propagande ; quelle propagande fait-on dans la campagne et dans les faubourgs ? Celle de la virginité. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
    • Le syndicalisme se trouve engagé, en France, dans une propagande antimili­tariste qui montre clairement l'immense distance qui le sépare du socialisme parlementaire sur cette question de l'État. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, page 150)
    • Or, cette année-là, comme les élections étaient fixées au 1er mai, il y eut dès le 1er avril, une propagande active et des menées sourdes de part et d’autre pour conquérir les douteux. — (Louis Pergaud, Deux Électeurs sérieux, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  4. (Par extension) (Péjoratif) Système de mobilisation, d’information et de contrôle de la société par un parti ou un État.
    • […] l'État entreprend d'autre part une propagande dont le succès aurait inévitablement pour résultat de vider cette contrée garonnaise de ses derniers progéniteurs. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Après chaque procès suivi d'exécutions, après chaque calamité publique réduite à coups d'impitoyables sacrifices et de mensonges de propagande, il lui faut des apothéoses. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
    • À une époque où le mot « propagande » n'était pas chargé de la connotation négative qu'on lui connaît aujourd'hui, Bernays considérait les relations publiques comme des messages à propager pour influencer les publics. Par son influence de plus en plus grande, la propagande était « l'organe exécutif d'un gouvernement invisible ». — (Luc Panneton, Marcher entre les mots, Lingatech éditeur, Montréal, 2016, page 19)
    • la propagande visant à réduire le « communisme réel » au goulag reste plus prégnante que jamais.— (Dominique Vidal, « Idée reçue : « Le communisme on a vu ce que ça a donné » », Le Monde diplomatique, Paris, 2018)
    • C’est le fil rouge de la propagande russe depuis le début de la guerre froide en 1949, explique Milton Leitenberg, spécialiste américain des armes de destruction massive, dans une étude sur l’histoire de cette forme de désinformation, publié en 2021. Cette obsession a débuté en 1950 lorsque Moscou a suggéré que les États-Unis envoyaient des doryphores porteurs d’un nouveau virus pour empoisonner les récoltes de pommes de terre en Allemagne de l’Est. — (Guerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe, 11 mars 2022)

Note : Le sens péjoratif n’existait pas à l’origine. Le nouveau sens met l’accent sur l’aspect partisan, trompeur et mensonger. Ce sens étant devenu courant, pour les autres on parle plus souvent de communication (terme institutionnel), de publicité (aspect marchand), de diffusion des idées (en sciences) ou des médias qui font l’opinion (en politique). On parle également, au sens figuré, d’évangélisation.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe propagander
Indicatif Présent je propagande
il/elle/on propagande
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je propagande
qu’il/elle/on propagande
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
propagande

propagande \pʁɔ.pa.ɡɑ̃d\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de propagander.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de propagander.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de propagander.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de propagander.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de propagander.

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Italien modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
propaganda
\pro.pa.ˈɡan.da\
propagande
\pro.pa.ˈɡan.de\

propagande \pro.pa.ˈɡan.de\ féminin

  1. Pluriel de propaganda.