reluquer
Français modifier
Étymologie modifier
- (c. 1730) Du moyen français luquer, avec ajout du préfixe re-, de l’ancien français luquier (« regarder »), du moyen néerlandais loeken (« regarder ; épier »)[1].
- Apparenté au nom et au verbe anglais (to) look.
Verbe modifier
reluquer \ʁə.ly.ke\ transitif et intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Familier) Lorgner curieusement du coin de l’œil.
- Elle la reluquait depuis sa jeunesse, en connaissait les tenants et aboutissants, défauts et avantages ; et ce désir était comme un cancer qui la minait. — (Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Lemerre, Paris, 1881)
- Le visage du Prince conservait une sévérité de mauvais augure ; les deux officiers l’observaient du coin de l’œil ou jetaient un bref regard sur Bert. Il y avait quelque chose d’un peu étrange, comme de la curiosité et de l’appréhension, dans la façon dont ils reluquaient de côté leur chef. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 164 de l’édition de 1921)
- Il avait endossé pour la circonstance un complet vert — peut-être un peu voyant — et orné sa cravate d’une perle qu’il reluquait sans fausse honte, ni, je dois bien le dire, une ombre de vanité. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- Oh ! Il y a bien quelques insomniaques qui reluquent entre les lattes des persiennes, mais personne ne l’admettra jamais. Et puis, s'il se passait quelque chose, mieux vaudrait ne rien savoir. — (André Jacques, Une aventure d'Alexandre Jobin, tome 3 : La Commanderie, Éditions Québec Amérique, 2009)
- (Familier) (Sens figuré) Désirer, convoiter.
- Il reluque cette terre, cette maison, cet héritage.
– Oui, on sait cela et beaucoup d'autres choses, affirma Sinet en reluquant à la dérobée la casserole de chocolat.
— (Paul Berna, Le cheval sans tête, 1955, réédition Le Livre de Poche, 1980, page 194)- Les autres ministres sortants ont conservé leur siège de député, notamment la Québécoise Diane Lebouthillier, dans Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, circonscription que reluquait le Bloc québécois. . — (Jean-Thomas Léveillé, « Le sort des têtes d’affiches », La Presse, 21 septembre 2021)
Traductions modifier
- Allemand : nach etw. oder jmdm. schielen (de), mustern (de)
- Anglais : ogle (en)
- Catalan : remirar (ca)
- Corse : uchjichjà (co)
- Croate : zirkati (hr)
- Finnois : kurkistaa (fi)
- Grec : λιμπίζομαι (el) limbízome, λοξοκοιτάζω (el) loxokitázo
- Ido : oglar (io)
- Italien : guardare di sbieco (it), sbirciare (it), fissare (it)
- Néerlandais : begluren (nl), azen op (nl)
- Occitan : lupar (oc), lucar (oc), relucar (oc), remirar (oc)
- Polonais : łypać (pl)
- Same du Nord : guovlalit (*)
- Suédois : snegla uppskattande på (sv), åtrå i smyg (sv), glo (sv)
Prononciation modifier
- France (Lyon) : écouter « reluquer [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « reluquer [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « reluquer [Prononciation ?] »
Références modifier
- ↑ « reluquer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- « reluquer », Larousse.fr, Éditions Larousse
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (reluquer), mais l’article a pu être modifié depuis.
Tourangeau modifier
Étymologie modifier
- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Verbe modifier
reluquer \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison)
Références modifier
- Auguste Brachet, Vocabulaire tourangeau, Romania, 1872, page 91 → [voir en ligne]
Bolze modifier
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Verbe modifier
reluquer \Prononciation ?\
- Regarder attentivement.
Références modifier
- Paul Wijnands, Le français adultère, ou, Les langues mixtes de l’altérité francophone, 2005 → consulter cet ouvrage