Français modifier

Étymologie modifier

(1580) En ancien français soign[1] (1080). L’étymologie est incertaine, peut-être double[2] :
  1. L’existence du substantif féminin soigne (« souci, peine » ca. 1180) et le verbe soigner rappellent besoin, besogne, besogner clairement vieux-francique. L’étymon serait alors le germanique *sunni (féminin *sunnia, « souci » et le verbe *sun(n)jôn, « s'occuper de, se soucier de »). Cette hypothèse pose quelques problèmes, phonétiques et sémantiques.
  2. Le latin somniare a pu donner songer et soigner, à côté de songe, soin prend le sens de « action de songer à quelqu’un, attention, soin ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
soin soins
\swɛ̃\

soin \swɛ̃\ masculin

  1. Application d’esprit à faire quelque chose ; attention à veiller au bon état de quelque chose, au bien de quelqu’un.
    • — Qui donc l’a si bien habillée ?… c’est incroyable comme elle est bien !
      — J’y ai mis tous mes soins, répondit mademoiselle de Boussac. J’espère que j’ai réussi.
      — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • De là, on le renvoya aider à l’emmagasinage des bombes dans les soutes du Zeppelin — besogne qui exigeait un soin minutieux. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 305 de l’édition de 1921)
    • L’Angélus sonne, dans un village où notre armée n’est pas encore, car notre premier soin, dans chaque clocher, est de couper les cordes. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Il choisit avec un soin méticuleux son plus beau caillou, qu’il plaça dans le cuir du lance-pierres. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Malgré les soins culturaux, le cortège floristique des cultures sarclées diffère assez peu de celui de nos moissons siliceuses. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, page 37)
    • Mais quand l’Église, profitant de l’effondrement de la puissance romaine et du désarroi provoqué à travers les Gaules par les invasions barbares, s’installa dans le pays sans que nul n’y prît garde, son premier soin fut de s’assurer de la possession des terres. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  2. Charge, fonction, devoir de prendre soin de quelque chose, d’y veiller.
    • M. Tom Smallways était fruitier de son état et jardinier par vocation, et Jessica, sa modeste épouse, vaquait aux soins de la boutique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 6 de l’édition de 1921)
    • Mon père, répondit Giselle, je me suis juré de n’épouser qu’un homme capable de nous venger de Concini !
      — Ce soin me regarde ! fit d’Angoulême les dents serrées.
      — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Je vous confie le soin de veiller sur mes affaires.
    • Il laisse au temps le soin de venger sa mémoire.
  3. (En particulier) Les détails du ménage, de la conduite d’une maison, d’une ferme, etc. et l’attention qu’ils demandent.
    • Un ranch pratiquant le naissage aura besoin d'un homme à temps plein pour 400-500 têtes en raison des soins à donner aux veaux à la naissance. — (Doris Sayago, Jean-François Tourrand, Marcel Bursztyn et José Augusto Drummond, L’Amazonie, un demi-siècle après la colonisation, 2010, page 213)
  4. (Médecine) (Surtout au pluriel) Traitement qu’on fait à un malade, les remèdes qu’on lui donne, des attentions qu’on a pour le soulager.
    • Privé de ce casuel, il ne nous serait plus possible d’indemniser notre médecin. Conséquence : plus de soins gratuits aux indigents. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cette maladie réclame des soins nombreux et compliqués. — Ce malheureux est mort faute de soins.
  5. (Au pluriel) Attentions qu’on a pour quelqu’un, les services qu’on lui rend, les peines qu’on lui épargne.
    • Elle était en smoking. Son amie, plus bourgeoise, se prodiguait pour elle en mille soins touchants, au grand scandale de Trique. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  6. (Vieilli) Ce que l'on fait pour plaire.
    • Il avait tant de douceur et tant de disposition à la galanterie qu’il ne pouvait refuser quelques soins à celles qui tachaient de lui plaire : ainsi il avait plusieurs maîtresses, mais il était difficile de deviner celle qu'il aimait véritablement. — (Mme de Lafayette, La princesse de Clèves, 1678)
  7. (Vieilli) Inquiétude, peine d’esprit, souci.
    • L’ambition cause bien des soins.
    • Libre de soin, de soins.

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • soin sur Wikipédia  
  • soin sur Wikiquote  

Références modifier

Basque modifier

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Nom commun modifier

soin \Prononciation ?\

  1. (Anatomie) Dos, épaule.
  2. Charge.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Références modifier

Cimbre modifier

Étymologie modifier

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Verbe modifier

soin \Prononciation ?\

  1. Être.
Notes modifier

Forme et orthographe du dialecte de Luserne, dans le Trentin.

Références modifier