Français modifier

Étymologie modifier

Emprunté au vieux-francique *tharrjan « sécher »[1]. À comparer avec l’anglais thirst (« soif ») et l’allemand Durst (« soif ») ou encore avec le latin torreo (« sécher ; brûler »).

Verbe modifier

tarir \ta.ʁiʁ\ transitif ou intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Mettre à sec.
    • Tarir un puits.
    • Tarir un étang.
    • La grande sécheresse a tari toutes les fontaines.
    • C’est une source que l’on ne saurait tarir.
    • Cette fontaine s’est tarie.
    • Les grandes chaleurs ont fait tarir les ruisseaux.
    • Une source qui ne tarit jamais.
    • Un puits qui ne tarit pas.
  2. (Sens figuré) Épuiser.
    • Les paroles vaines que l’on s’adresse le matin sur la santé, sur la beauté du jour, tarirent à la fois chez tous les deux. — (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 127)
    • Je remarquai à cette occasion combien l'attente excite à la médisance ; deux mères de jolies demoiselles invitées à la fête ne tarissaient pas en épigrammes contre la mariée. — (Prosper Mérimée, Lokis, 1869)
    • Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. Dans les journées de février, la guerre des rues seule l’avait exaspéré ; il ne tarissait pas sur ce sujet, disant avec colère qu’il était honteux de se battre de la sorte ; et il rappelait avec orgueil le grand règne de Napoléon. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 93)
    • le 1er octobre 326, Constantin prescrivit de commuer en travaux forcés ad metalla les condamnations ad bestias et tarit de sa principale ressource le recrutement de la gladiature. — (Jérôme Carcopino, La Vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire, Hachette, 1939, page 286)
    • C’est pourquoi la meilleure part de notre mémoire est hors de nous, dans un souffle pluvieux, dans l’odeur de renfermé d’une chambre ou dans l’odeur d’une première flambée, partout où nous retrouvons de nous-même ce que notre intelligence, n’en ayant pas l’emploi, avait dédaigné, la dernière réserve du passé, la meilleure, celle qui, quand toutes nos larmes semblent taries, sait nous faire pleurer encore. — (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, in À la recherche du temps perdu, t. II, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, page 4)
    • Le mauvais état des affaires a tari les ressources de ce commerçant.
    • La miséricorde de Dieu est une source inépuisable qui ne tarit point.
    • Ne pas tarir sur un sujet, En parler sans cesse, y revenir souvent.
    • Il ne tarit pas sur votre éloge.
    • Quand il parle de vous, il ne tarit pas.

Dérivés modifier

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier