Français modifier

Étymologie modifier

Du latin ūsūrpāre.

Verbe modifier

usurper \y.zyʁ.pe\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. S’emparer, par violence ou par ruse, d’un bien, d’une souveraineté, d’une dignité, etc.
    • Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l'instant mis à mort par les hommes libres. — (Article 27. de la Constitution française du 24 juin 1793)
    • La faiblesse du califat permit aux gouverneurs de provinces et autres satrapes d’usurper le pouvoir et de fonder ainsi, à leur gré, des dynasties de courte ou de longue durée. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • Toute femme suspectée d'avoir des rapports avec une autre femme était considérée comme une tribade, comme une fricatrice, car elle usurpait à l'homme le rôle qui procédait du frottement. — (Georges Zimra, La passion d'être deux : le sexe ineffable, éditions Érès, 1998, page 191)
    • […] ; le chatbot CYBERLOVER a attiré l'attention des autorités en raison de son penchant à amener les internautes à divulguer suffisamment d'informations personnelles pour que leur identité puisse être usurpée. — (Stuart Russell & ‎Peter Norvig, Intelligence artificielle, édition française supervisée par Fabrice Popineau, Pearson Éducation France, 3e éd., 2010, page 1076)
    • Une page Facebook au nom de votre entreprise, même vide, est une manière d'éviter le « cybersquat », c'est-à-dire que quelqu'un usurpe votre identité. — (Pierre Mongin et Franck Tognini, Petit manuel d'intelligence économique au quotidien : Gérer ses données à l'ère de Big Brother, 2e édition, Dunod, 2015, page 97)
  2. (Intransitif) Empiéter.
    • La sociobiologie pourrait n'être qu'un avatar amusant de l'histoire des religions ou des pseudo-sciences. Malheureusement ses excès et la place qu'elle a usurpée dans les médias et dans les instances scientifiques de quelques pays tend à faire oublier les progrès considérables de la neurobiologie, de la physiologie du comportement et de l'éthologie animale et humaine. — (André Langaney, Biologie du comportement ou sociobiologie ?, dans Sciences sociales et défi de la sociobiologie, études éditées par Gérald Berthoud, Revue européenne des sciences sociales, 1985, t.23, n°69, p.85)
    • Vous usurpez sur mes droits, sur mes possessions.
    • Ce cultivateur tâche toujours d’usurper sur ses voisins.
  3. Prendre ou s’établir de manière indue.
    • Après y avoir étudié quelque temps, il trouva que la réputation du lieu était usurpée et que l'art pugilistique n'y offrait rien de remarquable. Il quitta donc Chao-lin -sseu et mena une vie errante. — (Liu E, L'Odyssée de Lao Ts'an, traduit du chinois par Chen Tcheng, Éditions Gallimard, 1964, p. 79)
    • « GAI COMME LE CANAL ». Cette expression d’effroi glacé n’est pas usurpée quand nous prend l’idée saugrenue de sillonner les parties les plus urbaines des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis. — (« Les canaux aussi », par C.D.S., le 11 avril 2001, sur le site du Parisien libéré (www.leparisien.fr))
  4. Occuper un emplacement illégitime.
    • La table était placée dans un coin qu’elle usurpait d’une façon manifeste, comme en témoignait la grande tache claire que son pied avait laissée sur le tapis à l’endroit où elle se trouvait d’abord. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 229)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

Dérivé de usurp, avec le suffixe -er.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
usurper
\Prononciation ?\
usurpers
\Prononciation ?\

usurper \Prononciation ?\

  1. Usurpateur.

Prononciation modifier

  • Sud de l'Angleterre (Royaume-Uni) : écouter « usurper [Prononciation ?] »