Français modifier

Étymologie modifier

(1613) Composé de amour et propre au sens de « qui appartient exclusivement à une personne ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
amour-propre amours-propres
\a.muʁ.pʁɔpʁ\

amour-propre \a.muʁ.pʁɔpʁ\ masculin

  1. Importance que l’être humain attache à ce qui lui est personnel, opinion trop avantageuse qu’il a de lui-même.
    • Ce n’est pas seulement à chaque individu que la nature a distribué les dons heureux d’amour-propre ; chaque peuple, chaque nation, chaque ville même en a reçu une assez bonne dose. — (Érasme, Éloge de la folie, 1509, traduction de Thibault de Laveaux en 1780, éd. 1942)
    • Ce n’est qu’en 1913 — avec l’élection de M. Raymond Poincaré à l’Élysée et la désignation de M. Millerand au Ministère de la Guerre — qu’une véritable éruption d’amour-propre national, ou plutôt nationaliste, recouvre la France, plus exactement la presse française, soignée par le gouvernement. — (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)
    • Mrs. Paulina Barnett, présente à l’opération, apprit avec satisfaction qu’elle allait enfin franchir le Cercle polaire. Amour-propre de voyageuse, bien admissible, en vérité. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Je n’ai jamais vu une telle absence d’amour-propre. Il riait le premier de lui-même, de ses bévues à demi intentionnelles, des plaisantes situations où le mettait sa naïveté. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 156)
    • Un succès d’amour-propre vous attend. Acceptez-le avec toute la modestie et l’intelligence voulues. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 36)
    • Je concevrais, dit-elle un soir après avoir longtemps cravaché les chevaux de ses plaisanteries, que les princes et les gens riches prissent à cœur l’hippiatrique ; mais pour faire le bien du pays, et non pour les satisfactions puériles d’un amour-propre de joueur. — (Honoré de Balzac, Béatrix, 1838-1844, troisième partie)
  2. (Plus rare) Sentiment légitime et nécessaire qui attache chaque personne à son existence et lui fait rechercher son bien-être.
    • Amour-propre et vanité, qui inspirez quelquefois de si grandes choses, que de crimes on commet en votre nom, quand on vous place mal ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 367.)
    • Dans des entreprises semblables, […], il faut écarter tout sentiment d’amour-propre et idée de confort ; ce fut vite fait. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Quelle raison aurais-je de fréquenter chez vous ? J’ai de l’amour-propre. Tout le monde n’apprécie pas d’être la cinquième roue du carrosse. — (Anton Tchekhov, Polinka, traduction Anne Coldefy-Faucard, Librio 698, 2004, E.J.L.)
    • L’amour-propre bien entendu est le fondement de plusieurs de nos vertus, est le mobile de beaucoup de bonnes actions.
    • L’amour-propre a été donné à chacun pour veiller à sa conservation.
  3. (avant début XVIIIe siècle) Égoïsme.

Synonymes modifier

Quasi-synonymes modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier