Étymologie

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(Siècle à préciser) Du latin anathema.

Nom commun

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SingulierPluriel
anathème anathèmes
\a.na.tɛm\

anathème \a.na.tɛm\ masculin

  1. (Christianisme) Sentence de malédiction qui retranche de la communion de l’Église.
    • L’affaire fut au cœur des discussions du IIIe concile du Latran réuni en 1179, qui condamna par l’anathème les hérétiques et leurs soutiens : le canon 27 contient un appel à prendre les armes et promet déjà aux défenseurs de l’orthodoxie la rémission de tous leurs péchés, un véritable privilège de croisade.  (Hélène Débax, « 1159. La guerre pour Toulouse », Histoire mondiale de la France, sous la direction de Patrick Boucheron, Éditions du Seuil, 2017, réédition Point, collection Points Histoire, 2018, page 210)
    • Si quelqu’un dit que tous les chrétiens ont le pouvoir d’annoncer la parole de Dieu et d’administrer les sacrements ; qu’il soit anathème.  (Concile de Trente, 6e session, 13 janvier 1547; traduit dans Abrégé chronologique des conciles généraux, de A.J.A. Gautier, 1836)
    • Alors il étendit les bras du côté de Sion ; et, la taille droite, le visage en arrière, les poings fermés, lui jeta un anathème, croyant que les mots avaient un pouvoir effectif.  (Gustave Flaubert, Trois Contes : Hérodias, 1897)
    • Heureusement, messieurs, nous ne sommes plus au temps où l’on pouvait s’émouvoir des anathèmes perfectionnés que le Syllabus prodigue à ceux qui le méconnaissent, et nous ne ferons pas aux républicains, même les plus timides, l’injure de croire qu’ils puissent se déterminer par des arguments de ce genre.  (Discours d’Émile Combes à Auxerre, 4 septembre 1904)
  2. (Sens figuré) (Soutenu) Réprobation ; blâme solennel.
    • La bonne compagnie de Verrières commençait à s’indigner de ce que ses anathèmes faisaient si peu d’impression sur M. de Rênal.  (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 231)
    • Don Ramon courba la tête sous cet anathème ; le front pâle et l’âme remplie de remords cuisants, il rentra lentement dans l’hacienda.  (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • C'était toujours des anathèmes épouvantables contre ceux qui étaient justement en train de lui lécher le cul, des gâtés-pourris-crasse qui se demandaient avec des airs ténébreux de quoi ils pourraient bien avoir envie dans la vie.  (Réjean Ducharme, L’hiver de force, Gallimard, 1973, page 112)
    • Les ulémas lancent anathème sur anathème : « malheur à qui s’associera à eux, malheur à qui mangera à leur table, malheur à qui s’unira à eux par le mariage, verser leur sang est aussi légitime que d’arroser son jardin ».  (Amin Maalouf, Samarcande, Lattès, 1988, réédition Le Livre de Poche, 2016, page 102)
  3. (Par extension) Personne qui est un objet d’opprobre, d’exécration.
    • Car c’est une loi singulière que ce peuple d’anathèmes n’ait pu assumer la réprobation collective dont il s’honore qu’au prix fabuleux du protagonisme éventuel de l’individu.  (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)

Variantes orthographiques

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Synonymes

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Dérivés

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Traductions

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Traductions à trier
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Prononciation

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Voir aussi

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Références

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