arrhes
FrançaisModifier
ÉtymologieModifier
- (Date à préciser) Du latin arrha (ou arra) (« gages »), une forme abrégée de arrhabo (« premier acompte ») ; du grec ancien ἀρραβών, arrabōn, dérivé du sémitique qui a donné l’hébreu ערבון, erabon et l’arabe عربون, َârbûn, d’après Pihan tiré du radical عرب arraba (« donner un gage »)[1], et selon Roquefort de عرب araba (« nouer, serrer »)[2]. Ce dernier radical semble connoter « l’affermissement d’un contrat »[3].
Nom commun Modifier
Invariable |
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arrhes \aʁ\ |
arrhes \aʁ\ féminin au pluriel uniquement
- Somme d’argent versée dès la signature d’un contrat à titre de gage.
- Si j’annule cette réservation je perdrai les arrhes.
- Eh bien ! c’est chose dite, continua le prince ; à compter de ce jour vous êtes à mon service. Prenez cette bourse, ce sont les arrhes du marché. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Xavier avait déjà pris des engagements pour la vente de son étude, et bien qu’il ne dût la céder que dans deux ans, il venait de toucher des arrhes qui dépassaient de beaucoup ce qu’il avait espéré. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 74)
- Argent qu’un acquéreur ou un locataire donne pour garantir l’exécution d’un marché verbal et qu’il perd s’il rompt le marché.
- Le marché est-il conclu ? donnez des arrhes.
- Il s’est engagé, puisqu’il a pris des arrhes.
- Donner des arrhes à un tailleur.
- — Les arrhes ?
— Voici la moitié du prix, vingt-cinq livres […]. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
- (Vieilli) (Sens figuré) Assurance, gage.
- Tenez, Babillard, dit le capitaine en remettant au guide une magnifique épingle en diamants qu’il portait piquée dans sa blouse de chasse, voici mes arrhes. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- (Sens figuré) Preuve, démonstration, gage.
- Cette rue était un long bourbier, bordé de planches et de marais, où les maisons se trouvaient seulement vers la rue de Vaugirard, et ce passage était si peu fréquenté, qu'au moment où Paris dîne, deux amants pouvaient s'y quereller et s'y donner les arrhes d'un raccommodement sans crainte d'y être vus. — (Honoré de Balzac, Illusions perdues, 1843)
NotesModifier
- Le mot ne s’utilise normalement qu’au féminin pluriel. Néanmoins, quelques rares emplois masculin et singulier se rencontrent, comme le note le Trésor de la langue française.
- Bien que parfois confondus, les mots arrhes et acompte ne sont pas synonymes, et doivent être distingués d’un point de vue juridique.
DérivésModifier
TraductionsModifier
somme versée en gage
- Allemand : Anzahlung (de) féminin, Angeld (de) neutre, Draufgeld (de) neutre, Handgeld (de) neutre
- Anglais : down payment (en), earnest money (en)
- Arabe : مسكان (ar) muskèn, عربون (ar) 'urbuun
- Breton : arrez (br)
- Croate : avans (hr), kapara (hr)
- Espagnol : arras (es) pluriel
- Gallo : âres (*)
- Indonésien : cengkeram (id)
- Italien : caparra (it) féminin
- Néerlandais: aanbetaling (nl) féminin
- Occitan : arras (oc) féminin pluriel
- Roumain: arvună (ro)
- Suédois : handpenning (sv) commun
- Wallon : dinî-diè (wa) masculin
HyperonymesModifier
Forme de verbe Modifier
Voir la conjugaison du verbe arrher | ||
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Indicatif | Présent | |
tu arrhes | ||
Subjonctif | Présent | |
que tu arrhes | ||
arrhes \aʁ\
- Deuxième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe arrher.
- Deuxième personne du singulier du subjonctif présent du verbe arrher.
PrononciationModifier
- La prononciation \aʁ\ rime avec les mots qui finissent en \aʁ\.
- \aʁ\
- France (Vosges) : écouter « arrhes [Prononciation ?] »
HomophonesModifier
AnagrammesModifier
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussiModifier
RéférencesModifier
- « arrhes », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (arrhes), mais l’article a pu être modifié depuis.
- ↑ Antoine-Paulin Pihan, Glossaire des mots français tirés de l'arabe, du persan et du turc, Paris, 1866, p. 43
- ↑ Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort, Dictionnaire étymologique de la langue française, Volume 1, Paris, 1829, p. 43
- ↑ Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Volume 3, Paris, 1833, page 176