Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) → voir arrière et regard

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
arrière-regard arrière-regards
\a.ʁjɛʁ.ʁə.ɡaʁ\

arrière-regard \a.ʁjɛʁ.ʁə.ɡaʁ\ masculin

  1. Nuance peu décelable du regard, fugitive ou non, qui trahit un caractère, des pensées, des sentiments, autres que ceux qu'exprime ce regard de prime abord ou ordinairement, voire contraires.
    • Ses yeux magnifiques n'auraient paru, ainsi que son corps sans tare, qu'une banalité de l'Orient, sans une étrange petite lueur jaune qui veillait dans leur nuit. C'était comme un arrière-regard, qui révélait la duplicité permanente de cet être, qui trahissait l'âme de volonté sournoise, de ruse aiguë, tapie, noyée, au sein du paresseux et voluptueux animal. — (Abel Hermant, Le frisson de Paris, chapitre Ier ; Paul Ollendorff éditeur, Paris, 1895, p. 3)
    • Aussi dans chaque époque on accourt sans retard
      Payer le juste droit sans arrière-regard,
      Barrau le magistrat dirige la justice,
      Il plaint le malfaiteur, mais sait punir le vice.
      — (G.-D. Dador, Étrennes poétiques de 1873 ou Épisodes de la paroisse Saint-Vincent en 1872, "L'âge d'or à Saint-Vincent : Les adjoints" ; chez Coderc et Degréteau (maison Lafargue), Bordeaux, 1873, p. 9)
    • On sentait au contraire de l'inquiétude dans l'admiration qu'on éprouvait, à première impression, pour les yeux d'Adèle ; le regard y était presque sans expression, mais il mettait mal à l'aise par une sorte d´arrière-regard qu'on devinait au fond, et qui se décelait par de subits effarements farouches et presque hagards. — (Xavier de Ricard, Les sept péchés capitaux : La colère ; E.-Bernard et Cie, Paris, 1901, p. 55)
    • Je ne voyais pas l´arrière-regard comme on parle d'arrière-pensée ; je ne voyais pas que remontait en lui, confusément, le passé esclavagiste, le fait que le moindre de ces prolétaires mal réveillés, pauvres, hagards, aurait pu être son maître, l'était psychologiquement encore dans le pays d'où il venait. — (Claude Olievenstein, L'homme parano, "La goutte qui fait déborder le vase" ; Éditions Odile Jacob, Paris, 1992, p. 86)