barbacane
Français modifier
Étymologie modifier
- (XIIe siècle)[1] De l’ancien français barbacane, lui-même de l’arabe بربخ, barbakh (« évier, tuyau d’aqueduc, canal de l'urètre »)[2]. Sans contester le radical arabe du mot, Lammens est persuadé que la désinence finale خانة khana est persane[3].
Nom commun modifier
Singulier | Pluriel |
---|---|
barbacane | barbacanes |
\baʁ.ba.kan\ |
barbacane \baʁ.ba.kan\ féminin
- (Architecture, Histoire, Militaire) Ouvrage avancé, percé de meurtrières et destiné à renforcer les défenses d'une porte ou d'un passage.
- Pendant ce temps, Front-de-Bœuf le conduisait vers la poterne ; ils traversèrent le pont sur une seule planche, et gagnèrent une petite barbacane ou défense extérieure qui communiquait avec la campagne par une porte bien fortifiée. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Les assiégés, de leur côté, dans l’enceinte de cette barbacane, élèvent une pierrière turque qui bat le mangonneau. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Meurtrière ou fenêtre étroite.
Au château de Trégunc, l’escalier d’une des tours, bâtie au seizième siècle, était éclairé de la même façon par des barbacanes percées dans l’épaisseur du mur.
— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, part. 1, chap. 3.)
- (Architecture) Ouverture pratiquée en bas d'un mur de soutènement ou dans une terrasse pour faciliter l'écoulement des eaux.
Synonymes modifier
- (Ouverture en bas d'un mur) chantepleure
Traductions modifier
- Allemand : Barbakane (de)
- Anglais : barbican (en), barbacan (en)
- Breton : tarzhell (br) féminin
- Catalan : barbacana (ca)
- Espagnol : barbacana (es)
- Espéranto : barbakano (eo)
- Hongrois : barbakán (hu)
- Italien : barbacane (it)
- Occitan : barbacana (oc)
- Polonais : barbakan (pl)
- Portugais : barbacã (pt)
- Roumain : barbacană (ro)
- Sicilien : barbacani (scn) masculin
- Tchèque : barbakán (cs)
Prononciation modifier
- Lyon (France) : écouter « barbacane [Prononciation ?] »
- Céret (France) : écouter « barbacane [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « barbacane [Prononciation ?] »
Voir aussi modifier
Références modifier
- ↑ « barbacane », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ Louis Marcel Devic, Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale, Impr. nationale, 1876, p. 61
- ↑ Henri Lammens, Remarques sur les mots français dérivés de l'arabe, Beyrouth Impr. Catholique, 1890, pp. 41/42
Ancien français modifier
Étymologie modifier
- Étymologie discutée :
- On donne pour étymologie l'arabe bârbâk-khaneh, « galerie servant de rempart devant une porte[1] » ou « maison avec égouts[2] », de l’arabe بربخ, barbak (« égout »).
- De l’arabe bāb-al-báquara[2], « porte pour les vaches », parce que la barbacane protégeait une enceinte intermédiaire entre cette fortification et la muraille principale où les assiégés gardaient le bétail.
- Du persan بابخانه, bab-kanah composé de باب, bab (« porte ») et de خانه, khâné (« maison »).
- Du persan bālāḫāna[2], « étage supérieur, terrasse sur un toit ».
Nom commun modifier
barbacane *\Prononciation ?\ féminin
- Barbacane.
- Les barbequennes [ils] unt saisies, E par force lor genz parties. — (Benoît de Sainte-Maure, Ducs de Normandie, II, vers numéro 11858, XIIe siècle.)
- Et drecierent les eschieles à une barbacane emprès la mer. — (Villehardouin, Conquête de Constantinople LXXVI, XIIIe siècle.)
- Hordeïz [fortification] ot et bon et bel,
Par defors les murs dou chastel
Ses barbacanes fist drecier
Por son chastel miauz enforcier. — (Roman de Renart, vers numéro 18498) - Pour requerre sa gent plus sauvement [avec plus de sûreté], fist faire le roy une barbaquane devant le pont qui estoit entre nos deux os [armées]. — (Joinville, 236, XIIIe siècle.)
Variantes modifier
Dérivés modifier
Dérivés dans d’autres langues modifier
- Français : barbacane
Références modifier
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
- ↑ « barbacane », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ a b et c « barbacane », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage