Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) Composé de ben et de .

Locution interjective modifier

ben là \bɛ̃ lɑ\

  1. (Québec) (Familier) S'utilise pour annoncer une opposition, pour signaler un désaccord, pour dire que l'interlocuteur exagère ou se trompe. Note : Généralement seul ou en début de phrase.
    • Ben là, attends un peu. — (Nuit blanche, n° 166, printemps 2022, page 65)
    • Ben là, j'vous demande de venir maîtriser mon mari pis vous me demandez la marque de la tondeuse ? — (Revue Biscuit chinois, n° 3, pp. 72-75.)
    • Vous souvenez-vous du temps où on pouvait dire: « Ben là! », sans se faire traiter de tous les noms?
      Tu allais dans un mariage et la sœur de la mariée était habillée comme la chienne à Jacques?
      Tu la regardais, et tu te disais : « Ben là! » [...]
      Tu étais une femme, tu allais dans des toilettes publiques, et tu voyais un gars maquillé entrer dans la cabine à côté de la tienne?
      Tu faisais le saut et tu disais: « Ben là! » [...]
      Tu apprenais qu’un artiste avait reçu une généreuse subvention pour exposer un tas de merde dans une assiette?
      Tu éclatais de rire et tu disais : « Ben là! » [...]
      Je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître.
      À cette époque, il y avait quelque chose qui s’appelait « le sens commun ».
      C’est ça que ça voulait dire, « Ben là! »
      Juste : « Tu me niaises! »
      Juste : « Voyons donc, ce n’est pas comme ça qu’on agit en société! »
      On avait le droit de trouver certains comportements bizarres.
      Aujourd’hui, c’est le contraire: il faut tout accepter avec le sourire.
      — (Le Journal de Montréal, 6 novembre 2016)
  2. (Québec) (Familier) S'utilise aussi pour manifester une évidence, pour démonter une opposition annoncée. Note : Généralement en début de phrase.
    • – Il est allé jusqu'à me demander de rentrer!
      Ben là, c'est normal!
  3. (Québec) (Familier) S'utilise aussi pour marquer un temps de réflexion ou de pseudo-réflexion. Note : Généralement en début de phrase.
    • Aujourd'hui, chacun veut avoir des réponses à tout et en invente s'il n'y en a pas — « ben là c'est à cause que c'est pas clair faque moi je me fais mon opinion et elle aussi bonne que toutes les opinions » —, autrefois on lisait Camus et on prenait conscience de l'absurdité de toute chose et on passait à autre chose (qui, forcément, était absurde aussi) avec l'assurance que la tourniquette efficace était éternelle et que la saison prenait fin avec une nouvelle conquête de la coupe Stanley. — (Le Devoir, 23 novembre 2006)
    • — Fais que, vous allez voter pour le Bloc Québécois!
      Ben là, j’ai ben peur qu’il va me rester juste ça.
      — (Voir, 29 septembre 2015)

Apparentés étymologiques modifier

→ voir bien, ben et

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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