Voir aussi : Bigouden

Français modifier

Étymologie modifier

(1881) Première attestation en français dans la Revue des deux Mondes (voir citation ci-dessous) ; du breton bigoudenn. Attesté en breton[1] vers 1830 avec le sens de « coiffe de lin ou de coton portée dans la région de Pont-l’Abbé ». Voir bigoudi (« tige autour de laquelle les femmes enroulent leurs cheveux »), bigot (« partie du racage d’une vergue de hune »), bigue (« sorte de poulie »), tous d’origine obscure.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
bigouden bigoudens
\bi.ɡu.dɛ̃\
ou \bi.ɡu.dɛn\
 

bigouden \bi.ɡu.dɛ̃\, \bi.ɡu.dɛn\ masculin et féminin identiques

  1. Coiffe de lin ou de coton portée dans la région de Pont-l’Abbé.
    • Çà et là, un homme de Pont-l’Abbé étale fièrement ses vestes superposées, où se détachent des lisérés de laine aux couleurs vives et parfois un saint ciboire brodé dans le dos. Les femmes de ce même bourg, dont la figure étrange rappelle le type lapon, portent les cheveux ramenés au sommet de la tête et maintenus par une étroite coiffure de doreloterie nommée bigouden. Leur toilette a une vivacité de couleur tout orientale : larges plastrons jaunes ou écarlates, corsages et manchettes soutachées d’argent, jupes vertes fleuries de broderies éclatantes. — (André Theuriet, « Douarnenez, paysages et impressions », in Revue des Deux Mondes, tome 43, 1881)
    • Très fortes, voûtées, la taille épaisse, elles [les femmes de Plomeur] portent trois jupes de drap superposées, (…) et elles sont coiffées de l’étrange bigouden, espèce de serre-tête bariolé qui leur cache les oreilles et laisse voir, par derrière, les cheveux relevés. — (F. Coppée, Prose, Mon franc-parler I, 1894, page 115)
  2. (Par métonymie) Femme portant cette coiffe.
    • Au crépuscule, avant le souper et la danse, ces bigouden fraîches et noires, deux par deux, trois par trois, se promenaient d’un pas paresseux, sans but, et comme pour parer seulement le sable blanc, les roches violâtres, de leurs fichus fleuris, de leurs coiffes lumineuses… — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
    • Mais rien ne pouvait plus arrêter la têtue bigouden. — (H. Bazin, Qui j’ose aimer, 1956, page 37)
  3. (Par extension) Breton du pays de Pont-l’Abbé.
    • La Mort d’un péon mexicain - ou d’un bigouden breton - ne pèse guère dans la balance à dividendes des prometteurs de cette bouffe innovante et mortifère. — (« Vidéo : pas d’embellie dans la vie des poules en batterie », Rue89.com, 29 décembre 2011)

Variantes orthographiques modifier

Variantes modifier

Dérivés modifier

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin bigouden
\bi.ɡu.dɛn\

bigoudens
\bi.ɡu.dɛn\
Féminin bigoudène
\bi.ɡu.dɛn\
bigoudènes
\bi.ɡu.dɛn\

bigouden \bi.ɡu.dɛn\

  1. Originaire de, ou relatif à la région de Pont-l’Abbé, en Bretagne.
    • Au clair des étoiles, les sardinières bigouden, liées en ronde par les mains, chantaient de leurs voix de fileuses, et leur farandole fermée s’agitait sur un rythme à cinq temps cahoté et bizarre :
      Non, non, non, celui que j’aime
      N’est point z’ici…
      — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
    • Breton bigouden. — (Abellio, Heureux les pacifiques, 1946, page 20)
    • race bigoudène. — (Leloir, 1961)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier