Français modifier

Étymologie modifier

Vient de l’anglais black (« noir »), et de boule. Ce mot vient probablement de la franc-maçonnerie. Lors de l’initiation d’un profane en franc-maçonnerie, les frères (ou les sœurs dans certains cas) votent pour ou contre l’admission de ce profane en maçonnerie, à l’aide de boules blanches (pour) ou noires (contre). Il faut au profane plus de boules blanches que de boules noires pour être accepté, une boule noire valant souvent plusieurs boules blanches. Se faire blackbouler, c’est obtenir plus de boules noires que de boules blanches, plus de votes contre que de votes pour, et donc, se voir refuser l’entrée en franc-maçonnerie.

Verbe modifier

blackbouler \blak.bu.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Refuser l’admission d’un candidat dans un club, ce qui se faisait autrefois en lui donnant des boules noires.
    • À Paris il avait des ennuis. Son petit cousin se présentait au cercle. Il craignait qu’il ne fût blackboulé. La candidature était déjà affichée. Dans ces conditions, il n’osait lui conseiller de la retirer ; c’était prendre une bien grande responsabilité. D’un autre côté, un échec serait vraiment désagréable. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 161)
    • Plus inaccessibles encore : le Nouveau Cercle de l'Union et le Jockey Club. Là, ce ne sont pas seulement les membres d’une commission qui votent, mais tous les membres du cercle ! La règle : un vote négatif annule cinq votes positifs. Autrefois, on votait avec des boules noires (négatif) et blanches (positif). D’où l’expression « blackboulé » utilisée à l’égard d’un candidat éconduit. — (Article « Comment devenir membre d’un cercle de prestige ? », LeFigaro.fr, 30 avril 2010)
  2. (Par extension) (Familier) Faire perdre à une élection.
  3. (Par extension) (Familier) Refuser l’admission de quelqu’un lors d’un examen.
    • L’opéra a été mauvais, grâce à M. Solas et aux chœurs qui faisaient à qui chanterait le plus faux ; la partie aurait été équilibrée sans un enrouement qui a permis a notre ténor blackboulé d’avoir le dessus ; mais trêve de compliments, M. Solas nous faisait ses adieux. — (Al Galliner (Perpignan) du 11 décembre 1881)

Variantes modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • Une explication détaillée du mot sur le site de Arte [1].

Références modifier