Voir aussi : bombardér, bombardèr

Français modifier

Étymologie modifier

(XVIe siècle)[1] Dénominal de bombarde[2].

Verbe modifier

bombarder \bɔ̃.baʁ.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Attaquer une ville, une place, une position militaire avec de l’artillerie terrestre, maritime ou, larguer des bombes avec un aéronef.
    • On la dévasta, comme, au siècle précédent, on avait bombardé d’immenses agglomérations barbares, et parce qu’elle était à la fois trop forte pour être occupée par le vainqueur et trop indisciplinée, trop orgueilleuse pour se rendre dans le but d’échapper à la destruction. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 242 de l’édition de 1921)
    • J'étais à Belgrade du 2 au 4 octobre 1914. À cette date, les Autrichiens avaient bombardé la ville pendant trente-six jours et autant de nuits. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
    • J’avais été beaucoup plus rarement bombardé du haut des airs, et je me trouvai, devant ce danger-là, presque aussi béjaune que mes conscrits. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
    • Le 1er novembre 1954, Fellag a quatre ans lorsque commence la guerre de libération. Les avions bombardent les villages près de Port-Gueydon, mais cela lui semble un jeu, ces bruits, ces mouvements. — (Mohamed Fellag, Djurdjurassique Bled, Éditions Jean-Claude Lattès, 1999)
  2. (Sens figuré) (Familier) Harceler ; presser de manière continue et répétitive.
    • Les Charentais donnent l'impression de ne pas savoir très bien comment ils vont pouvoir absorber tous ces réfugiés. Les maires sont continuellement bombardés de messages du préfet, annonçant l'arrivée de nouveaux trains. — (Jacques Gandebeuf, Le silence rompu: la Moselle racontée aux Français de l'intérieur, Metz : Éditions Serpenoise, 1996, p. 62)
    • L'a remplacée un petit bonhomme sans un poil sur le caillou, qui m’a bombardée de questions carrément barbantes, […] Toutefois, quand le gnome au crâne d'œuf s'est mis à m'entreprendre sur Douglas, je me suis un peu énervée. — (Meg Cabot, Missing, tome 1 : Coup de foudre , traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau, Hachette Livre, 2006, Le Livre de Poche Jeunesse, 2007, chapitre 14)
  3. (Sens figuré) (Familier) Lancer, placer quelque chose ou quelqu'un à un endroit déterminé.
    • En effet, à l’appel du gong, Habib se porta rapidement à la rencontre du Suédois et le bombarda sans arrêt de swings si vigoureux à la poitrine que l’autre s’écroula. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Dans leurs rangs éclata une furieuse colère : elles ne se sauvèrent pas, mais se jetèrent sur les cailloux et se mirent à bombarder les crânes de la cavalerie qui avait chargé. — (Un militant syndicaliste franco-polonais: La vie errante de Tomasz Olszański (1886-1959), traduit par Mylène Mihout, Presses universitaires de Lille, 1993, page 289)
    • À propos du souffleur, il est protégé par une carapace de fer-blanc arrondie en voûte de four contre les patatas, manzanas et cascaras de naranja, pommes de terre, pommes et pelures d’orange dont le public espagnol, public impatient s’il en fut, ne manque pas de bombarder les acteurs qui lui déplaisent. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  4. (Sens figuré) (Familier) Placer, sans justification ni concertation, quelqu’un à une place, à un poste.
    • Elle leur aida à faire nommer le frère du Duc de Noailles à l’archevêché de Paris […], en 1695, chose d’autant plus difficile que les jésuites ne l’aimoient pas, [et] que le roi ne le connoissait pas. […] On ne put même l’y bombarder à l’insçu du confesseur, parce qu’il fallut forcer ce prélat. — (Saint-Simon, Mémoires d’état et militaires du règne de Louis XIV).
    • À peine arrivés, on nous bombarde sentinelles dans ce trou à rats ! — (Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Astérix chez les Pictes, Éditions Albert René, 2013, page 35)
  5. (Intransitif) (Sens figuré) (Populaire) Aller vite.

Synonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier