bouffon
Étymologie
modifier- (1530) Emprunté à l’italien buffone, de buffa (« plaisanterie »), du radical *buff- (« gonflement des joues »).
- (Belgique) De bouffer, au sens de « manger ».
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | bouffon \bu.fɔ̃\ |
bouffons \bu.fɔ̃\ |
Féminin | bouffonne \bu.fɔn\ |
bouffonnes \bu.fɔn\ |
bouffon \bu.fɔ̃\ masculin
- (Histoire) Qualifie un genre théâtral du Moyen Âge.
Le drame bouffon, la farce, appartiennent plus en propre au moyen-âge, mais encore ici il y a un certain rapport de filiation entre les acteurs des tréteaux du moyen-âge et les derniers histrions de l’antiquité.
— (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des Deux Mondes, tome 19, 1839)
- Qui fait rire par extrême ridicule.
La veulerie des hommes de ce temps fut si grande que parfois la substitution du nouveau personnel à l’ancien prenait des allures bouffonnes.
— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. V, La Grève générale politique, 1908, page 237)L’humanité n’est pas simple, il faut en prendre son parti ; et toute tentative de simplification, d’unification, de réduction par le dehors sera toujours odieuse, ruineuse et sinistrement bouffonne.
— (André Gide, Nouveaux Prétextes, 1910)Feydeau raconte les bouffonnes exigences de la Censure théâtrale qui, par exemple, lui fait remplacer par un civil, dans une de ces pièces, un général péruvien.
— (Michel Corday, L’Envers de la guerre : journal inédit 1914–1916, Flammarion, 1932, page 151)
- Qualifie ce qui est comique dans les ouvrages de l’esprit.
Le genre, le style bouffon.
Synonymes
modifierTraductions
modifier(Histoire) Qualifie un genre théâtral du Moyen Âge. (1)
Qui fait rire par extrême ridicule. (2)
- Allemand : Vollpfosten (de) masculin
- Anglais : buffoon (en)
Qualifie ce qui est comique dans les ouvrages de l’esprit. (3)
Traductions à trier
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
bouffon | bouffons |
\bu.fɔ̃\ |
bouffon \bu.fɔ̃\ masculin (pour une femme, on dit : bouffonne)
- (Histoire) Personnage dont la fonction était d’amuser la cour des nobles.
C’était à cette partie du bonnet de Wamba que l’on avait cousu les sonnettes, et cette circonstance, aussi bien que la forme de sa coiffure et l’expression moitié folle, moitié futile de sa figure, servait à le désigner comme appartenant à la classe des bouffons domestiques, ou railleurs, qu’on nourrissait dans les maisons des riches pour chasser l’ennui de ces heures languissantes qu’ils étaient obligés de passer dans leurs châteaux.
— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Vieilli) Personnage de théâtre dont l’emploi est de faire rire.
- […] la pauvre désolée ne trouvait plus rien qui l’égayât. En vain avait-on mandé des quatre coins du monde les plus fameux baladins, bateleurs, bouffons, turlupins, pîtres, grimaciers, grotesques et farceurs. — (Charles Deulin, « Les Trente-Six Rencontres de Jean du Gogué », in Cambrinus et autres Contes, XIXe siècle)
- (Par extension) (Péjoratif) (Par dénigrement) Personne qui prend à tâche de faire rire.
Cet acteur est un bouffon assez amusant.
C’est un excellent bouffon.
Faire le personnage de bouffon.
Il se plaît à faire le bouffon.
- (Injurieux) (Péjoratif) Personne stupide ou ridicule.
[…] et Noémie ne cessa de chuchoter des nouvelles sérieuses ou fantaisistes qu'elle avait rapportées de Marseille. Une cité de barjaqueurs, de bouffons, de chapacans, de farfantiers, de glandouilleurs et autres bidonasses.
— (Jean Anglade, La soupe à la fourchette, Paris : le Grand livre du mois, 1994, chapitre 10)N’importe quel clampin de bistrot, d’aède de comptoir a plus de talent et de sensibilité que ces bavasseurs glumeux, ces bouffons de l’art officiel, castrats du sérail de la bien-pensance, créatures de la gauche culturellement proprette.
— (Eugène Durif, Sale temps pour les vivants, Éditions Flammarion, 2001, page 17)J’avais fait le poireau de neuf heures du matin jusqu’à dix heures, avant que l'autre bouffon de dealer s’amène. Je l’imaginais qui devait prendre son petit déj’ peinard pendant que je me pelais le jonc à l’attendre.
— (Éric Maravélias, La faux soyeuse, Éditions Gallimard, 2016)
- (Par ellipse) Genre, style bouffon, en parlant des ouvrages de l’esprit.
Le bouffon.
- Peut désigner un fou aux échecs.
- (Belgique) (Familier) Gourmand, personne qui ne pense qu’à manger.
Quel bouffon ! Tu viens de te taper trois sandwiches et t’as encore la dalle !
Quasi-synonymes
modifierDérivés
modifierVocabulaire apparenté par le sens
modifierTraductions
modifierpersonne dont la fonction était d’amuser la cour des nobles.
personne stupide, ridicule.
- Anglais : buffoon (en)
- Espagnol : hazmerreír (es)
Traductions à trier
modifier- Coréen : 어릿광대 (ko) (-廣大) eoritgwangdae
- Espéranto : bufono (eo) (1), burleskulo (eo) (2)
- Ido : bufono (io)
- Indonésien : badut (id)
- Latin : sannio (la)
- Roumain : caraghios (ro)
Prononciation
modifier- La prononciation \bu.fɔ̃\ rime avec les mots qui finissent en \fɔ̃\.
- France (Vosges) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- France (Saint-Étienne) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
- Cornimont (France) : écouter « bouffon [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifier- bouffon sur l’encyclopédie Wikipédia
- bouffon sur le Dico des Ados
- bouffon sur l’encyclopédie Vikidia
Références
modifier- « bouffon », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bouffon), mais l’article a pu être modifié depuis.