Français modifier

Étymologie modifier

(≤ 1899) Du mot brave auquel est adjoint le suffixe -itude.
Terme utilisé en 1899 dans un article du journal satirique La Sorte : « Mais s'il était changé sur ce point, il avait toujours conservé la bravitude qui fut toujours le fond de son caractère. Car il est brâve, mais brâve !... (Prière de ne pas oublier l'â). »[1]
Terme utilisé par Ségolène Royal, candidate socialiste à l’élection présidentielle française de 2007, lors d’une visite sur la muraille de Chine le 6 janvier 2007 : « Comme le disent les Chinois : qui n’est pas venu sur la Grande muraille n’est pas un brave, et qui vient sur la Grande muraille conquiert la bravitude »[2] (la première partie de la phrase correspond à un proverbe chinois existant : 不到长城非好汉).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
bravitude bravitudes
\bʁa.vi.tyd\

bravitude \bʁa.vi.tyd\ féminin

  1. (Par plaisanterie) Bravoure.[1]
    • La loi est plus proche des rodomontades de « bravitude » énoncées par les donneuses de leçons calfeutrées dans leur confort bien pensant. — (Yves Marchand, Le Puzzle de Laure ou les chemins du courage et de la lâcheté, Editions de La Mouette, 2015, p. 135)
    • Derrière, dans les montagnes là-bas (geste), c'était parti la lambada. L'entre-massacre consciencieux. Et pas au lance-pierres ! Alors ça m'a pris comme ça, la bravitude. — (Morgann Katioucha, Dompter le diable, Editions du Toucan, 2016)
  2. (Usage critiqué) Plénitude d’un sentiment de bravoure.[3]
    • Vos pas suivront d'ailleurs ceux des grands de ce monde : en visite officielle, ils viennent ici pour une tranche de bravitude médiatique. — (Guide du Routard Chine 2019/20, Éditions Hachette, 2018, p.180)
    • Maintenant que mes yeux regardent au-dedans, rivés vers mon âme, la bravitude a cédé à l'angoisse : j'ai peur et je prie. — (Pierre de Feydeau, De poudre, de soufre et d'encens, Éditions du Rocher, 2020)
    • Ainsi a surgi, soit par lapsus, soit par néologisation, la bravitude, un mot lâché par la politicienne française Ségolène Royal le 6 janvier 2007, définissant la « plénitude d'un sentiment de bravoure », expliqua-t-on a posteriori. Ce mot battit alors des records : rarement suffixe eut autant de succès, offrant aux mots se terminant en -itude une cure de jouvence inattendue! En effet, dans le millésime 2015 du Petit Larousse s'installait la zénitude, « état de tranquillité, de calme » [...]. — (Jean Pruvost, Les secrets des mots, Guy Saint-Jean éditeur, Laval, 2019, pages 160-161)
  3. Dans le jeu Nainwak’s World :
    1. Appartenance à la communauté des nains « braves » (brave au sens de bon, désigne un des deux camps dans le jeu).
    2. Bravoure. Son antonyme dans le jeu est couardatise.
    • C’est un fait que le signifiant bravitude est utilisé, apparemment depuis 2002, par les habitués du jeu Nainwaks World. — (Neologica, Numéros 1 à 3, 2007)

Notes modifier

Le premier sens correspond, d’après les critiques, au lapsus, barbarisme ou faute de français que constitue l’emploi du mot, en supposant alors que Mme Royal ait dit involontairement « bravitude » au lieu de « bravoure », et que le sens de « plénitude d’un sentiment de bravoure » ait été inventé a posteriori.
Le premier sens a été utilisé avec ironie, ainsi que des mots improprement finis en -itude, pour rappeler l’anecdote.
Le second sens est celui proposé par les proches de Ségolène Royal[3].
L’emploi par les utilisateurs du jeu Nainwak’s World date de 2002, cinq ans avant celui de Ségolène Royal. La référence au jeu est suggérée par Jack Lang.[3] NB : on peut rapprocher le nom du jeu, Nainwak, de port’naouak, verlan altéré de « n’importe quoi ».

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier