Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) De l’ancien français bronchier (« pencher en avant ») d’origine incertaine.

Verbe modifier

broncher \bʁɔ̃.ʃe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire un faux pas.
    • […] l’escalier noir où les pieds bronchent […] — (Alphonse Daudet, Les paysans à Paris, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 75)
    • D’une race particulière, le poney d’Islande est une robuste petite bête de courte encolure […] Lorsqu’il est fatigué, il bronche souvent, mais ne tombe presque jamais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, E. Plon & Cie, Paris, 1883, page 3)
    • Le vénérable pontife avait à peine achevé ce discours qu’une paysanne passa sur la route, tirant par le licol une vieille jument si chargée de ramée que ses jarrets en tremblaient et qu’elle bronchait à chaque pas. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
    • Les chevaux attelés à la guimbarde bronchaient à chaque instant ; ils n’avaient pas été ferrés depuis longtemps et ignoraient sans doute le doux pavé des villes. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842, traduction de Henri Mongault, 1949)
    • La moindre faute – que bronche un pied, se dérobe un genou, porte à faux le torse – et la mort était là qui attendait, appelait avec sa gueule béante, insondable, de vertige et de solitude. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
    • Il prit le manuscrit et le lut sans broncher
      Bien sûr étant assis, il ne pouvait pas broncher.
      — (Boby Lapointe, La Fleur bleue contondante)
  2. (Sens figuré) (Sens moral) Hésiter, se tromper, faillir.
    • Il ne faut pas broncher devant lui.
    • C’est un homme qui n’a jamais bronché.
    • Cet écolier a récité sa leçon sans broncher.
  3. Bouger, remuer.
    1. (À la forme négative) Être impassible, imperturbable, immobile.
      • J’attendais sans broncher. Je savais bien qu’il n’avait pas terminé. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre XI, Série noire, Gallimard, 1956, page 94)
      • Ne pas broncher d’un cil, d’un regard, d’une semelle.
  4. (Sens figuré) Rechigner, refuser.
    • En même temps, il glissait sa large patte sous la jupe de la fille qui ne broncha point et tapotait délicatement une callipygie orgueilleuse et prévenante. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 81)
    • Excellents pour broncher dans l’opposition et aller chercher un fort vote de protestation, ils se révèlent moins convaincants lorsqu’il s’agit d’avoir un programme positif et de l’appliquer. — (François Brousseau, Bilan 2021 : nouvelle guerre froide sur fond de pandémie durable, site ici.radio-canada.ca, 27 décembre 2021)
  5. Plonger.
    • Elle [Élisa] était aux écrevisses, les pieds nus dans de vieilles savates, heureuse et frissonnante de la fraîcheur de l’eau, et se bronchant, tous les vingt pas, la tête dans ces clairs ruisseaux. — (Edmond de Goncourt, La Fille Élisa, 1877)

Synonymes modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier