cagot
Français modifier
Étymologie modifier
- (1535) De l’occitan cagòt (« lépreux, merdeux, crétin »)[1] de caga (« caca ») ; voir caqueux et cagou[1]. Pour le lien sémantique entre « couleur noire » et « dévot hypocrite », voir cafard.
- Note : Frédéric Mistral[2] mentionne que l’occitan est attesté pour la première fois en 1551 (soit postérieurement au français) et renvoie à cacou.
Adjectif modifier
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | cagot \ka.ɡo\
|
cagots \ka.ɡo\ |
Féminin | cagote \ka.ɡɔt\ |
cagotes \ka.ɡɔt\ |
cagot \ka.ɡo\ masculin
- Bigot, dévot.
- Avoir un ton cagot, des manières cagotes.
- Il est si cagot, il faisait une prière d’extra. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- Alors il faudra s’astreindre à un tas d’observances, se plier à des séries d’exercices, suivre la messe le dimanche, faire maigre le vendredi ; il faudra vivre en cagot, ressembler à un imbécile. — (Joris-Karl Huysmans, En route, 1895)
- La vérité, c'est que votre Lamennais était un cagot, et que pour édifier les fidèles, il est tombé, comme tous les curés, dans un absurde prêchi, prêcha. » — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 205)
Dérivés modifier
Nom commun modifier
Singulier | Pluriel |
---|---|
cagot | cagots |
\ka.ɡo\ |
cagot \ka.ɡo\ masculin (pour une femme, on dit : cagote)
- (Aquitaine) (Histoire) Nom donné au Moyen Âge et jusqu’à la Révolution à des populations affaiblies par la consanguinité, ne se mêlant pas au reste de la population, ou exclus par elle.
- Les cagots ou goîtreux, race infortunée dont M. Ramond a recherché l'origine jusque dans la nuit des temps les plus reculés. — (Dusaulx, Voyage à Barège, 1796)
La peine de mort fut prononcée en Nébouzan en 1596, en la personne de Jean Beauliès, cagot de Cieutat, pour meurtre, assassinat, incendie, […].
— (Marie-Pierre Manet, Les oubliés célèbres de la Bigorre, chez l'auteur, 2020, page 97)
- Bigot.
- Cy n’entrez pas hypocrites, bigots,
Vieux matagots, marmiteux boursouflés,
Tordcoulx badaux plus que n’étaient les Goths,
Ny Ostrogoths, précurseurs des magots,
Haires, cagots, caffars empantouflés. — (François Rabelais, Gargantua 1535 ; Avertissement inscrit à l'entrée de l'abbaye de Thélème) - Quoi ! je souffrirai, moi, qu'un cagot de critique
Vienne usurper céans un pouvoir tyrannique ! — (Molière, Tartuffe. I, 1, 1664) - Sénécal se rembrunit, comme les cagots amenés dans les réunions de plaisir. — (Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869)
- […] mais il était cagot. S’il n’en avait pas les manières, il en cachait, au fond de son cœur, toutes les arrière-pensées imbéciles. Ce n’était pas un cagot de l’amour de Dieu, mais c’était un cagot de l’amour de la vie. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
- Gallifet était aussi éloigné du cléricalisme que du nationalisme. Des innombrables coups de boutoir qu'il distribuait à la ronde avec un esprit endiablé il réservait une bonne part aux cagots et aux patriotards — (Joseph Caillaux , Mes Mémoires: (I) Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Cy n’entrez pas hypocrites, bigots,
- Personne intolérante, à l’esprit étroit, attachée aux traditions.
- Que la Grande-Bretagne, qui vit sa vie en-dehors de la zone euro, ait pu profiter aussi d'une politique monétaire plus souple que celle de la BCE, cela donnera au moins un os à ronger aux cagots du souverainisme et du protectionnisme, maladies séniles des peuples fatigués. — (Franz-Olivier Giesbert, De l’air! De l’air!, Le Point n° 2146, 31 octobre 2013)
Vocabulaire apparenté par le sens modifier
Traductions modifier
- Néerlandais : schijnheilige (nl), kwezel (nl)
Prononciation modifier
- France (Lyon) : écouter « cagot [Prononciation ?] »
Voir aussi modifier
- cagot sur l’encyclopédie Wikipédia
Références modifier
- « cagot », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (cagot)
Ancien occitan modifier
Étymologie modifier
- Voir cagot.
Nom commun modifier
cagot masculin
Références modifier
- François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage