Voir aussi : carriere, Carrière, carriére

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) (1534) De l’italien carriera (« chemin de chars »), du latin populaire carraria, de carrus.
(Nom commun 2) (XIIe siècle) De l’ancien français quarriere, du latin populaire quadraria (« lieu où l’on taille les pierres »), de quadratum (« carré ») saxum (« rocher »), lui même quadrus (« carré ») et de saxum (« rocher »).

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
carrière carrières
\ka.ʁjɛʁ\

carrière \ka.ʁjɛʁ\ féminin

  1. (Vieilli) Champ de courses : espace fermé de barrières et disposé pour toute sorte de courses, principalement pour les courses à cheval ou en char.
    • Le bout de la carrière.
    • Aller jusqu’au bout de la carrière.
    • Parcourir la carrière.
    • S’arrêter au milieu de la carrière.
    • Pénétrer dans la carrière.
    • Ouvrir la carrière.
  2. (Manège) L’étendue de terrain où l’on peut faire courir un cheval sans qu’il perde haleine.
  3. (Sens figuré) Le cours de la vie, le temps qu’on exerce un emploi ou une charge.
    • Nous entrerons dans la carrière
      Quand nos aînés n’y seront plus ;
      Nous y trouverons leur poussière
      Et la trace de leurs vertus.
      — (La Marseillaise, paroles du septième couplet dit « des Enfants »)
    • Dans le cours de ma carrière, j’ai abordé beaucoup de sujets qui ne semblaient guère devoir entrer dans la spécialité d’un écrivain socialiste. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
    • Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière !
      Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;
      Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,
      T’attend au bout de la carrière.
      — (Mort du pécheur, dans Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne, page 106, 2e éd., 1844)
    • J’ai vu, dans ma longue carrière d’ingénieur acousticien, bien des matières excellentes conductrices du son, mais jamais je n’en rencontrerai une seule comparable, même de loin, à celle dont sont pétris les murs de l’hôtel Terminus à Marseille. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
  4. (Sens figuré) (Travail) Profession que l’on embrasse, études auxquelles on se livre ou entreprises où l’on s’engage.
    • Un troisième ami de la maison, le principal du collège d’Arbois, M. Romanet, exerça une influence décisive sur la carrière de Louis Pasteur. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 14)
    • Et je commence à haïr l’humanité. La haine, ce sera ma carrière à moi. Je vous servirai dans vos faiblesses et dans vos grandeurs. Vos amours ou votre politique, peu importe. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • […] il me fallut examiner sérieusement quelle carrière je voulais embrasser. Le sens de cette expression m’échappait totalement. Pour moi, une carrière était un grand trou taillé dans une colline. — (Jean L’Hôte, La Communale, Seuil, 1957, réédition J’ai Lu, page 7)
    • Cet enchevêtrement de rendez-vous, d’obligations, de réceptions, de vernissages ? Sa carrière en dépendait et c’était autant d’occasions de se faire remarquer. « Ma carrière… » Elle n’avait que ce mot à la bouche ! — (Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme, Grasset, 1966)
    • Pauvre Bill. En plus de la gêne occasionnée par la découverte que sa femme était une coureuse de jupons, il lui fallait limiter les dégâts sur sa propre carrière politique en campant sur une position ferme concernant les valeurs familiales. — (Richelle Mead, Succubus Nights, volume 2, Succubus, traduit par Benoît Domis, Paris : Bragelonne/Milady, 2009, 2011, chap. 22)
  5. La carrière diplomatique (souvent écrit avec une initiale majuscule).
  6. (Poétique) Le mouvement périodique des astres.
    • Le soleil commence, achève sa carrière.
    • L’astre des nuits parcourt sa paisible carrière.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
carrière carrières
\ka.ʁjɛʁ\
 
Une carrière souterraine de marbre.

carrière \ka.ʁjɛʁ\ féminin

  1. (Industrie minière) Endroit d’où sont extraits des matériaux de construction (pierres, sable, minéraux non métalliques), par opposition aux mines. Elles peuvent être souterraines ou à ciel ouvert.
    • Nous ne pouvons quitter cette région sans nous arrêter un instant dans les célèbres carrières de Chevroches et d’Armes. Elles s’ouvrent l’une et l’autre dans la couche moyenne de l’étage bathonien. — (Annuaire historique du département de l’Yonne, Auxerre : Perriquet, 1851, volume 15, page 276)
    • Ce sarcophage serait un invendu de la carrière voisine. Enfoncé dans le sol tout contre le mur du xiie siècle, il est assez endommagé. — (Monique Veaux, A la découverte de Mont-de-Marsan et sa région, Éditions Jean Lacoste, 1980, page 93)
    • Les gîtes de substances minérales ou fossiles renfermés dans le sein de la terre ou existant à la surface sont, relativement à leur régime légal, considérés comme mines ou comme carrières. — (Article 1, Code minier, France, 2010)
    • Le parc, conçu pour l’Exposition universelle de 1878, a été construit sur une ancienne carrière de gypse. Jusqu’en 1860, cette ressource servait à bâtir les immeubles parisiens. — (« Le parc des Buttes-Chaumont retrouve sa jeunesse pour ses 150 ans », Le Moniteur, 18 août 2017)
    • Une carrière peut constituer un grave traumatisme pour un paysage, et il est légitime de s’entourer de toutes les précautions nécessaires avant d’en exploiter une. — (Didier Rykner, « L’ordonnance sur les carrières, première conséquence de la loi d’exception », La Tribune de l’Art, 19 novembre 2020)
  2. (Populaire) (Poitou) Nom donné aux décharges, dépotoirs, car elles furent souvent autrefois installées dans une ancienne carrière en vue de la combler. Même si les dépotoirs ont disparu, le terme est resté dans le langage courant. Jaille.
    • Ça ne marche plus du tout, c’est bon pour la carrière.
  3. (Métier) (Industrie minière) (Rare) Celle qui exploite une carrière ou qui travaille dans une carrière (pour un homme, on dit : carrier).
    • Décès. — Rouville Delphine, femme Housset, 46 ans, ouvrière carrière, rue de l’Hospice, domiciliée à Saint-Victor-de-Réno. — (« Obsèques », dans L’Ouest-Éclair, 30 mars 1934 [texte intégral])

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Nom commun 3 modifier

Singulier Pluriel
carrière carrières
\ka.ʁjɛʁ\

carrière \ka.ʁjɛʁ\ féminin

  1. (Histoire) Quartier juif des villes méridionales de la France.
    • Le Pape […] n’exigea plus le départ des juifs, mais il les obligea à se cantonner dans quatre villes (…) : Avignon, Carpentras, Cavaillon et l’Isle-sur-Sorgue. Dans ces quatre villes, ils étaient tenus d’habiter un quartier spécial appelé « Carrière », ce qui, en provençal signifie rue, […]. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  2. (Par extension) (Histoire) Communauté juive qui vivait dans ces quartiers.
    • J’ai reçu de la carrière des juifs de celle ville, et des mains de Samuel de Béziers, trésorier, la somme de trente-trois livres, grosse monnoye que la communauté paye tous les ans à M. le commandant de la garnison ; […] Avignon, ce 28 juin 1787. Signé BOULOGNE, fourrier de la garnison. — (Archives israélites de France, T. 4, 1843, p. 630)

Synonymes modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

  • carrière sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

Néerlandais modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

carrière \ka.ɾjɛɾ\

  1. (Travail) Carrière (professionnelle).

Dérivés modifier

Taux de reconnaissance modifier

En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
  • 98,4 % des Flamands,
  • 98,4 % des Néerlandais.

Prononciation modifier

Références modifier

  1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]