Français modifier

Étymologie modifier

L’expression cedant arma togae est une locution latine, littéralement traduite par : « que les armes cèdent à la toge » (car elle exprime un souhait : la forme cedant est un subjonctif présent), ou traditionnellement rendue par l’expression : « l’épée le cède à la toge[1] » (Cette traduction traditionnelle exprime une affirmation, une maxime).

C’est le premier hémistiche d'un vers de Ciceron pour son propre hommage, en souvenir de son consulat. Cette sentence s’emploie pour signifier la supériorité du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, le gouvernement militaire, représenté par les armes, cédant le pas au gouvernement civil, qui arbore la toge.

Le vers complet est : Cedant arma togae, concedat laurea linguae[2] [3] que l’on pourrait traduire par : « Que les armes cèdent à la toge, les lauriers à l’éloquence »

Locution-phrase modifier

Invariable
cedant arma togae
\se.dɑ̃.t‿aʁ.ma tɔ.ʒe\
ou \ke.dan.t‿aʁ.ma to.ga.e\

cedant arma togae \se.dɑ̃.t‿aʁ.ma tɔ.ʒe\ ou \ke.dan.t‿aʁ.ma to.ga.e\

  1. Que les armes le cèdent à la toge.
    • — Ma chère, dit la marquise, mêlez-vous de vos colibris, de vos épagneuls et de vos chiffons, et laissez votre futur époux faire son état. Aujourd’hui les armes se reposent et la robe est en crédit ; il y a là-dessus un mot latin d’une grande profondeur.
      Cedant arma togœ, dit en s’inclinant Villefort.
      — Je n’osais point parler latin, répondit la marquise.
      — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (1844), tome 1, Édition C. Lévy, 1889, page 74)

Traductions modifier

Prononciation modifier

La prononciation traditionnelle du latin en France était \se.dɑ̃.t‿aʁ.ma tɔ.ʒe\ pour cette expression que l’on écrivait plus volontiers cedant arma togæ, avec un « æ » souvent confondu avec « œ » (togæ mal distingué de togœ). Cette prononciation s’est conservée en français dans nombre d’emprunts au latin. Toutefois, dans une optique de fidélité au latin classique, la forme \ke.dan.t‿aʁ.ma to.ga.e\, prononciation française approchant le plus celle de Cicéron, coexiste désormais avec la première.

Voir aussi modifier

Références modifier

  • Tout ou partie de cet article est extrait de cedant arma togae sur l’encyclopédie Wikipédia   (version [1]), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. Cicéron, De officiis (Des devoirs), I, 22.
  2. Source : Tome 20, page 249, Œuvres complètes de Cicéron - Paris : Garnier frères, 1866-1874. - 20 vol. ; in-18. Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-18949 (20).
  3. D’autres sources indiquent : Cedant arma togae, concedat laurea laudi.

Latin modifier

Étymologie modifier

Composé de cedant (subjonctif présent de cedo, « [qu’elles] cèdent »), arma (« armes ») et togae (datif de toga, « à la toge »).

Locution-phrase modifier

cēdant arma togae \ˈkeː.dan.ˈt‿aɾ.ma ˈto.ɡae̯\

  1. Que les armes le cèdent à la toge.
    • Illud autem optimum est, in quod invadi solere ab improbis et invidis audio:
      Cedant arma togae, concedat laurea laudi.”
      — (Cicéron, De officiis, Livre I)
      Je crois avoir exprimé une belle maxime dans ce vers que les méchants et que mes envieux attaquent si vivement :
      « Que les armes le cèdent à la toge, et les lauriers à la gloire. »

Prononciation modifier

Références modifier

  • « cedo », dans Félix GaffiotDictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage : cf. page 282, entrée « 1. cēdo », colonne 2 : « cedant arma togæ [...] que les armes le cèdent à la toge »