Voir aussi : chancré

Français modifier

Étymologie modifier

Du latin cancer (« crabe », « cancer ») qui a donné, en français cancre et chancre lesquels signifiaient « écrevisse » et « ulcération des chairs » ; l'un a gardé un sens métaphorique, l'autre un sens médical.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
chancre chancres
\ʃɑ̃kʁ\

chancre \ʃɑ̃kʁ\ masculin

  1. (Désuet) Écrevisse, crabe. (Parfois encore utilisé en Charente-Maritime).
  2. (Médecine) Ulcère qui ronge les parties environnantes.
    • — J’allais autrefois à l’hôpital Broca où l’un de mes anciens camarades de lycée était externe en médecine. J’ai vu passer au spéculum toutes les filles, avec leurs maladies. J’ai vu passer les petites femmes du Quartier qui ont un chancre et qui rient parce qu’on leur a dit : « La vérole n’est rien. Pendant trois ans on prend des pilules. » J’ai vu passer les femmes qui ont dix-huit mois de vérole et qui pleurent. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, pages 119-120)
    • En pratique, la recherche directe du tréponème pâle se fera essentiellement au niveau du chancre, des adénopathies, des plaques muqueuses et des syphilides cutanées. — (Michel Vaubourdolle, Infectiologie, Wolters Kluwer France, 2007, page 331)
  3. Ulcère qui attaque le gros bétail et qui commence par occuper le dessous de la langue d’où il s’étend rapidement vers les parties environnantes.
  4. (Arboriculture, Phytopathologie, Sylviculture) Maladie causée par des champignons microscopiques qui survient aux arbres et qui les ronge.
    • Le Nectra galligena est responsable du chancre du pommier qui se forme à la suite d’une blessure par outil ou d’un dégel brutal. Cantonné sous l’écorce, il en provoque le détachement puis attaque le bois. — (Delahaye Thierry & Vin Pascal, Le pommier, 95 p., page 32, 1997, Actes Sud, Le nom de l'arbre)
  5. (Sens figuré) Vice d’administration, fléau public qui appauvrit l’État, qui le ruine insensiblement.
    • Il me semble que la méconnaissance des pièges totalitaires du langage juridique est souvent profonde dans nos États. Si les justiciables n'y prennent garde, le chancre du totalitarisme peut prendre souche, subrepticement, et la liberté individuelle y perdre, lentement mais sûrement, des plumes. — (Forces et faiblesses des totalitarismes : les actes du IVe Colloque sur les totalitarismes, 1986, sous la direction d'Edgar Morin & Patrice Meyer-Bisch, Fribourg : Éditions Universitaires, 1987, page 48)
  6. (Sens figuré) Ce qui ronge, obsède, détruit.
    • Ma lassitude s’aggravait devant ces étendues de façades, cette monotonie gonflée de pavés, de briques et de travées à l’infinie de commerce et de commerce encore, ce chancre du monde, éclatant en réclames prometteuses et pustulentes. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 254)
    • De ma vie je n’ai donné d’ordre sans rire, sans faire rire ; c’est que je ne suis pas rongé par le chancre du pouvoir : on ne m’a pas appris l’obéissance. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 20)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe chancrer
Indicatif Présent je chancre
il/elle/on chancre
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je chancre
qu’il/elle/on chancre
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
chancre

chancre \ʃɑ̃kʁ\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de chancrer.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de chancrer.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de chancrer.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de chancrer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de chancrer.

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier