Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de chat et de fourré.
Du nom donné par plaisanterie à certains dignitaires, tels que les docteurs et les magistrats, qui portaient sous l’Ancien Régime des fourrures dans leurs habits de cérémonie.[1]

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
chat-fourré chats-fourrés
\ʃa.fu.ʁe\

chat-fourré \ʃa.fu.ʁe\ masculin

 
Antoine Portail, membre de l’Académie française et « chat-fourré » dont l’habit est orné d’hermine. — Portrait anonyme du XVIIIe siècle.
  1. (Vieilli) (Ironique) Magistrat de l’Ancien Régime.
    • […] un homme de loi qui, derrière l’accusateur enturbanné de saint Georges, montrait sa face haineuse dans son capuchon de « chat-fourré », reparaît derrière le juge qui assiste à l’égorgement des saints médecins […]. — (André Michel, Histoire de l’art depuis les premiers temps chrétiens jusqu'à nos jours, vol. 3, t. 2, A. Colin, 1908, page 798)
    • Il reconnaissait dans l’abréviation de la procédure les vrais caractères de cette justice salutaire et terrible dont les ministres n’étaient point des chats-fourrés pesant à loisir le pour et le contre dans leurs gothiques balances, mais des sans-culottes jugeant par illumination patriotique et voyant tout dans un éclair. — (Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chapitre 22, page 300)
    • Et on les verrait très vite à l’œuvre, les messieurs graves, les robins, les chats-fourrés, les hommes de loi et d’affaires, empressés auprès du seigneur revenu d’on ne sait quelle croisade […] — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, pages 218-219)
    • L'entrevue des aïeules, toutes deux veuves — mais l'une d'un magistrat et l'autre d'un confiseur — aurait pu tourner à l'aigre. Elles s'étaient, de loin et sans se connaître, assez maltraitées : celle-ci se gaussant de la boutique, celle-là de la crotte de chat-fourré. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 47)
    • Abandonnant le latin de chat-fourré, que conservent, près de deux siècles après l’ordonnance de Villers-Cotterets, ses collègues, il parle français : la langue du métier, la langue de Molière que cite Boutaric, désormais la langue internationale. — (Christian Chêne, L’Enseignement du droit français en pays de droit écrit (1679-1793), Droz, 1982, page 53)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier