Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) Du latin colorare (« colorer »).

Verbe modifier

colorer \kɔ.lɔ.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se colorer)

  1. Revêtir de telle ou telle couleur.
    • J’entrais dans la pièce, admirais les moulures des hauts murs d’un rose pâle, exceptionnellement colorés par le lampadaire à la lumière rose-orangée qui diffusait son atmosphère tamisée tout autour de nous. — (Axelle Bessière, Sous le ruban rouge, tome I, 2015, page 632)
    • Vingt minutes avant de retirer le rosbif du feu, déballez-le pour en colorer les surfaces, débrochez-le sur un plafond, salez-le, tenez-le à l’étuve pendant une demi-heure; […]. — (Urbain Dubois & Émile Bernard, La Cuisine classique, 3e éd., E. Dentu, Paris, 1868, page 125)
    • (Pronominal)À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n’y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. — (Antoine-François Fourcroy et Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique: Chimie et métallurgie, volume 6, 1815, page 51)
  2. (Sens figuré) Donner une belle apparence à quelque chose de mauvais.
    • Topaze : Mais de quel prétexte puis-je colorer cette demande ?
      Castel-Bénac : Vous n’avez rien à colorer. Vous lui demandez dix mille francs. Comme ça. — (Marcel Pagnol, Topaze, 1928, acte III, scène 2)
    • On te demandera simplement de renier ta dignité virile, ta conscience, ta volonté, sans même colorer d’un prétexte cette ignominie et sans alléguer pour te corrompre les dogmes d’autrefois. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
    • (Pronominal)Le sentiment de révolte que l’on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d’une atroce jalousie. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
    • (Pronominal)Cette trahison se colore de grands mots. Aimer son pays c’est toujours, selon l’opinion régnante, aimer la gloire, la richesse, et le pouvoir. Cette vertu est un peu trop facile. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 236)
  3. (Sens figuré) Donner un caractère particulier.
    • Nos motivations, qu’elles soient bienveillantes, malveillantes ou neutres, colorent nos actes comme un tissu colore le morceau de cristal sous lequel il se trouve. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme, NiL, Paris, 2013, page 26)
    • Les premiers contacts entre deux chefs d'État colorent souvent durablement leur relation. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), 2018, Gallimard, page 84)
    • Si ces dépenses sont censées être colorées d’une préoccupation environnementale, le volet consacré à la transition énergétique manque néanmoins d’ambition. — (Le Monde, Le pari de Joe Biden pour transformer les Etats-Unis, Le Monde. Mis en ligne le 3 avril 2021)

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