Français modifier

Étymologie modifier

Néologisme créé dans les années 1980, par dérivation de communauté avec le suffixe -isme.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
communautarisme communautarismes
\kɔ.my.no.ta.ʁism\

communautarisme \kɔ.my.no.ta.ʁism\ masculin

  1. Doctrine visant à l’organisation de la société sous formes de communautés de personnes partageant la même identité culturelle, ethnique ou religieuse par exemple.
    • En fait lorsque le principe du communautarisme est officialisé, de gré ou de force, les quartiers ethniques existent en tant que tels et les autorités leur laissent une large part d’auto-organisation, passant avec leurs représentants officiels ou officieux des compromis qui préservent les fonctions régaliennes uniquement, réellement ou, à l’extrême formellement (par exemple dans les chinatowns aux États-Unis). — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
    • Le communautarisme, opposé à l’universalisme, conduit toutefois à une conception déterministe de l’être humain, l’individu étant réduit à ses origines ou à ses choix. — (Agnès Rabagny-Lagoa, Le communautarisme: la République divisible ?, 2007)
    • Jadis le républicanisme avait face à lui un adversaire imposant, l’Église, engagée, contre la forme républicaine, dans la restauration monarchique. Mais l’Église a renoncé pour l’essentiel à la lutte et accepté la République. Il a donc fallu aux républicains se forger un adversaire aussi formidable. C’est à quoi sert souvent l’épouvantail du « communautarisme », un mot capable de déchaîner les passions, et qui offre l’avantage d’être facile à stigmatiser. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, pages 246-247)
    • Dans le contexte français du moins. Instrument politique sans cesse réactivé, le communautarisme y sert en effet à dénoncer le comportement supposé de groupes qui auraient choisi de vivre repliés sur eux-mêmes, et par là de tourner le dos au reste de la société. — (Martinache, Igor. « Le communautarisme menace-t-il le lien social ? », Alternatives Économiques, vol. 291, no. 5, 2010, pp. 68-68.)
    • Laura s’énerve à l'évocation d'un communautarisme trans.
      — Faire une place aux trans dans la société ce n'est pas créer une communauté. Au contraire, c'est les reconnaître et les intégrer.
      — (Olivia Chaumont, D'un corps à l'autre, Éditions Robert Laffont, 2013, chapitre 14)
    • Nos amis français nous disent qu'ils craignent pour eux-mêmes le « multiculturalisme », dénoncé ici par les penseurs nationalistes, et qu'ils perçoivent comme le résultat naturel du libéralisme américain. Ils l'appellent « communautarisme », désignant par là l'enfermement des communautés dans des identités et des cultures de repli. — (Georges Leroux, Entretiens, propos rapportés par Christian Nadeau, Boréal, Montréal, 2017, page 282)
    • L’insistance politique et médiatique sur les pseudo-communautarismes « ethniques » et/ou religieux a également pour effet de rendre invisible le communautarisme social des classes dominantes. — (Saïd Bouamama, « Communautarisme : « un spectre hante la France » », Omar Slaouti éd., Racismes de France. La Découverte, 2020, pp. 249-262.)
    • De la même façon, le communautarisme, lieu de tous les calculs électoraux, est un moyen de se replier sur les membres de son clan, de sa foi, de son ethnie pour leur éviter d'être froissés par d'autres moeurs, d'autres manières de faire. — (Pascal Bruckner, Le Sacre des pantoufles, Grasset, 2022, page 84)

Antonymes modifier

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Faux-amis modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier