Voir aussi : Comte, Comté, comte

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) (XVe siècle)[4] Existait en ancien français sous la forme conté, plus tard modifié pour mieux correspondre à l'orthographe du mot latin. Dérivé de comitatus, (« territoire administré par un comte »)[4]. Ce dernier venant du latin médiéval (VIIIe siècle) comes («comte», «dignitaire du Bas-Empire») et dont le sens classique était («compagnon», «partisan», «escorte»).
(Nom commun 2) (XXe siècle)[4] De Franche-Comté, région où le fromage est produit[4].

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
comté comtés
\kɔ̃.te\

comté \kɔ̃.te\ masculin

  1. (Toponymie) Titre d’une terre, en vertu duquel celui qui était seigneur de la terre prenait la qualité de comte.
    • Ce n’est pas moi seul qui ai poussé le prince à la révolte ; nous étions cinquante chevaliers et barons, la fleur des comtés des provinces centrales, …. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Né à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), Blanqui est d'origine italienne, sa famille avait été francisée par l’annexion du comté de Nice en 1792. — (Henri Berna, Du socialisme utopique au socialisme ringard, Mon Petit Éditeur, 2010, page 54)
    • De leur côté, Louis VII et son fils, Philippe Auguste (1180-1223), jouèrent la carte de la déstabilisation, en intervenant dans les comtés d'Auvergne et de Toulouse, ou en soutenant la révolte de Jean et Richard contre leur père Henri II. — (Antoine Destemberg, Atlas de la France médiévale. Hommes, pouvoirs et espaces, du Ve au XVe siècle, éditions Autrement, 2017)
  2. Circonscription administrative dans certains pays de tradition britannique comme le Royaume-Uni, l’Irlande, le Canada ou les États-Unis d’Amérique ou encore la Suède (traduction de län).
    • Le comté appartient presque entièrement aux Beresford, les plus riches et les plus intolérans de toute l’aristocratie irlandaise, ils disposaient du comté comme d’un bien de famille; …. — (Anonyme, Irlande. - Emancipation des Catholiques, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
    • En revanche, il se jeta avec fureur sur d’autres documents que l’on lui présenta et se mit à griffonner avec une ardeur qui aurait fait honneur à M. Dumont lui-même, entassant allégués sur allégués, ajoutant les dits aux susdits, mettant la cité dans le comté, le comté dans le district et le district dans la province ; enfin n’omettant rien de tout ce qui pouvait rendre son style parfaitement barbare et inintelligible, et par là même parfaitement légal et irréprochable. — (Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, I, 5, page 74)
    • Il était Anglais, du comté de Kent, et cela impliquait les houblonnières, les églantines dans les haies, la bière et la clarté du soleil, toutes choses qui n’avaient pas leurs pareilles au monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 118 de l’édition de 1921)
  3. (Canada) (Par extension) (Informel) Circonscription électorale au niveau fédéral ou provincial, élisant un député.
    • Bureau de comté, association de comté.
    • «Il ne sera plus soumis à la discipline de parti et donc à ce moment-là, les députés en question peuvent davantage analyser les dossiers, prendre position sur les dossiers de leur comté», a opiné l’enseignant en sciences politiques au Cégep de La Pocatière. — (Guillaume Cotnoir-Lacroix, Vidéo compromettante : quel avenir pour le député Denis Tardif ?, Le Journal de Québec, 19 décembre 2020)

Notes modifier

Comté est féminin dans la dénomination « Franche-Comté » (sens 1), parce que ce mot était autrefois du genre féminin.
Le substantif, dans cette acception de fief concédé à un vassal par son suzerain, existait, jusqu'au XIXe siècle, avec le genre féminin, sans concerner spécifiquement l’actuelle Franche-Comté. Le Trésor de la langue française informatisé (TLFi) rapporte ainsi, dans son article « COMTESSE », un emploi de l’expression « cette comté » dans un extrait tiré du premier volume de l’Histoire des ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, 1364.—1477., de M. de Barante, publié en 1824, tandis que le site Google livres permet de retrouver un nombre conséquent d’utilisations — qui ne concernent pas uniquement la comté de Bourgogne —, dans des ouvrages publiés du XVIIe au XIXe siècles, des expressions « la comté »[1], « cette comté »[2] et « une comté »[3].
D’autre part, le traducteur Francis Ledoux a recouru, dans ses traductions, parues de 1969 à 1973, des œuvres de J. R. R. TolkienBilbo le Hobbit et la trilogie du Seigneur des anneaux —, au nom propre « la Comté », de genre féminin, en équivalence de l’anglais « the Shire », le nom commun « shire » étant synonyme, au Royaume-Uni, du terme « county », introduit en Angleterre après la conquête normande en 1066, par décalque du mot « comté ».

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
comté comtés
\kɔ̃.te\
 
Une tranche de comté.
 
Morceaux de comté.

comté \kɔ̃.te\ masculin

  1. (Fromage) Fromage du Jura, du Doubs, de l’Ain, de Saône-et-Loire et de Haute-Savoie au lait de vache, à pâte pressée cuite et à croûte naturelle.
    • Plusieurs internautes se sont étranglés à la suite d’une vidéo de Philippe Etchebest mettant du comté dans la recette de sa quiche lorraine. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 6 mars 2023, page 19)

Notes modifier

Les noms de fromages et de vins issus d’un nom de lieu (ville, région) sont des noms communs. Ils s’écrivent sans capitale et s’accordent en nombre selon la règle commune. Cependant, on les rencontre aussi avec une majuscule comme le nom propre du lieu d’où ils proviennent. Le nom de l’appellation (en référence aux labels AOC, AOP…) prend également une majuscule.

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Voir aussi modifier

Références modifier