Français modifier

Étymologie modifier

(XIVe siècle)[1] De l’ancien français coterie (« association de paysans tenant d'un seigneur une tenure roturière »), apparenté à cottage, cotier, cotereau, kot.
(1660) Sens de « association de gens qui se fréquentent familièrement » ; (1808) « bande de meneurs, d'intrigants ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
coterie coteries
\kɔt.ʁi\

coterie \kɔt.ʁi\ féminin

  1. (Histoire) Société de villageois réunis pour tenir d’un seigneur quelque héritage.
  2. (Histoire) Groupe d’ouvriers appartenant à un même corps de métier, spécialement dans le cadre du compagnonnage et des métiers du bâtiment.
    • [Il] monta vers la gare, accompagné par la coterie qui portait en chantant deux lourdes caisses pleines de ses outils. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 38)
    • La coterie Iosef prit un large ciseau à bois, fendit une des pièces en plusieurs parties, égales puis, avec le même ciseau, les arrondit et les affûta d'un bout. — (Benigno Cacérès, Le compagnon charpentier de Nazareth, Éditions du Seuil, 1974, chap. 1)
    • Les maçons travaillaient dans la bonne humeur et sans doute une joie créatrice les animait-elle. Ils sifflaient sur leurs échelle. Ils montaient les seaux de mortier et de pierres à l’aide d’un treuil qu’ils actionnaient à deux. Ils s’interpellaient :
      « Alors, ça va la coterie ? »
      — (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 159)
  3. (Péjoratif) Groupe restreint de personnes liées par des intérêts ou des idées communes et qui cabalent contre ceux qui sont en dehors de ce groupe.
    • Cette femme, dévouée avec calcul à la fortune politique de son mari, tenait à connaître l’opinion des moindres coteries. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
    • Considérant que M. Fidèle Simon a toujours professé les opinions d’une coterie politique qui a été néfaste à la République, en mécontentant le pays tout entier par son intolérance et sa maladresse… — (Appel du Comité républicain de Saint-Nazaire à voter pour Aristide Briand - Législative de 1889)
    • Comme beaucoup de femmes du faubourg Saint-Germain, la présence dans un endroit où elle se trouvait de quelqu’un de sa coterie, et auquel d’ailleurs elle n’avait rien de particulier à dire, accaparait exclusivement son attention aux dépens de tout le reste. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 190)
    • Il porta délicatement l’index à la perpendiculaire de sa bouche, puis l’écarta d’un geste ample et prompt, geste de coterie qui scellait on ne savait quel serment, mais qui allait de soi. Il signifiait avec une solennité furtive que nous étions des compagnons et qu’il y avait de l’honneur à n’être pas compris. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 64)
    • Je veux sortir l’art contemporain des discours sur les cotes et les coteries. L’espace des Capucins de Landerneau n’est pas réservé aux « sachants ». — (Sabine Gignoux, Sortir des coteries des milieux culturels, Journal La Croix, page 15, 17 octobre 2014)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

 Dérivé de cotier, avec le suffixe -ie.

Nom commun modifier

coterie *\kɔt.ʁi\ féminin

  1. Société de villageois réunis pour tenir d'un seigneur quelque héritage, terre roturière de laquelle ne peut dépendre un fief.
    • Trente six mencaudées de terre tenues en coterie du seigneur de Falesque. — (« coteria », dans Charles du Fresne du CangeGlossarium mediæ et infimæ latinitatis, L. Favre, Niort, 1883-1887 → consulter cet ouvrage ; XIVe siècle.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Comme Robin de Chaumont escuier tenist en fief et coterie certaines terres de Jehan de Gouy… — (Du Cange, ib.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Tenir en cotterie par l'usage de coustume localle, si est tenir toutes terres en possession de main ferme, c'est à dire qui n'est tenu en fief que rurallement, on appelle entre les coustumiers terre vilaine, et ne doit hommage, service, ost ne chevauchée, fors la rente au seigneur aux termes accoustumez et à la mort double rente en plusieurs lieux. — (Bouteiller, Somme rural, titre 84 ; XVe siècle.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • En vilainie, cotterie [biens tenus à cens cottier ou sur cens] ou roture, n'y a bail [il n'y a pas de gardien ou baillistre des héritages]. — (Loysel, 189, 547 ; XVIe siècle.)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Apparentés étymologiques modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

(1738) Du français coterie[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
coterie
\kəʊtəɹi\
coteries
\kəʊtəɹiz\

coterie \kəʊtəɹi\

  1. Coterie.
    • A tightly knit coterie of executive powerbrokers made all the real decisions in the company.
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Synonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Voir aussi modifier

  • coterie sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais)  

Références modifier

  1. (En anglais) Douglas Harper, Online Etymology Dictionary, 2001–2020 → consulter cet ouvrage