Français modifier

Étymologie modifier

Composé du suffixe -ion et du radical du latin effractus, participe passé de effringĕre (« enlever en brisant, faire sauter ; briser, rompre, ouvrir par effraction, détruire »)[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
effraction effractions
\e.fʁak.sjɔ̃\

effraction \e.fʁak.sjɔ̃\ féminin

  1. Bris de clôture, de meuble, de serrure que fait un voleur pour dérober.
    • Mon père saisit mon poignet et dit à voix basse :
      « Malheureux ! ce serait une effraction !
      – Une effraction ! cria soudain une voix graillonneuse, eh oui, une effraction ! Et ça peut valoir trois mois de prison ! »
      — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 316)
    • Aucune trace d’effraction, rien de forcé, pas d’empreintes digitales ni d'ADN étranger au personnel. Rien ! À croire que les types ont opéré en scaphandre. Et cerise sur le gâteau : l'alarme et les caméras étaient désactivées ce week-end. — (Jérémie Lebrunet, Alice et le Crédit solidaire, Éditions Destination Futur, 2013, partie 2)
    • Il y a eu vol avec effraction. — Effraction extérieure ; effraction intérieure.
  2. (Médecine) Rupture d’un organe musculaire ou osseux.
    • Une effraction des capillaires sanguins.
  3. (Psychologie) Violation de l’intimité ou de l’intégrité psychique, par harcèlement ou toute autre violence psychologique.
    • En principe, l’effraction fait partie du registre du trauma, d’un trauma qui a davantage un effet au niveau du narcissisme, ce qui suppose qu’il y a « rupture de la capacité de fantasmer, il n’y a pas de refoulement, il n’y a que du clivage ». — (Radu Clit, « L’effraction du contre-transfert dans le psychodrame d’une adolescente », dans Cahiers de psychologie clinique, no 33, 2009/2, page 69-84 [texte intégral])
    • Mais l’épreuve a laissé des traces. Car deux facteurs sont à l’œuvre dans l’effraction psychique grave que subissent les personnes harcelées : l’influence par identification avec le “système” du harceleur et l’incompréhension au niveau conscient des motivations du harceleur (Sironi, 1999). — (Marie Grenier-Pezé, « Contrainte par corps : le harcèlement moral », Travail, genre et sociétés, volume 5, n° 1, La Découverte, 2001, pages 29-41)
    • L’agresseur, qui fait ainsi l’économie d’une atteinte physique et d’une atteinte à sa dignité (la victime qu’il s’est choisie les subira à sa place), recherche activement l’atteinte psychique par effraction (liée au non-sens effroyable des violences exercées) pour être en survoltage extrême et faire disjoncter son circuit émotionnel. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 2 « La fabrique des psychotraumatismes : La mémoire traumatique et la dissociation à l’œuvre », Dunod, 2013 (1re édition), page 123)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Félix GaffiotDictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage