Français modifier

Étymologie modifier

(Siècle à préciser) Composé de eh et de bien.

Locution interjective modifier

eh bien \e bjɛ̃\

  1. Renforcement expressif du ressenti pour marquer la surprise.
    • Caroline aura peut-être un moment d’estomaquement ! Elle dira peut-être : « Eh bien !… Eh ben ! quoi donc ? » Mais elle aura du moins l’attrait de la surprise et l’effet n’aura pas été raté. — (Georges Feydeau, La Main passe !, acte 1, scène 1, Paris : Librairie Théâtrale, 1906, p. 12)
    • « Eh bien, dis donc, tu ne te refuses rien ! » — (Marie Cardinal, La souricière, Julliard, page 178)
  2. Renforcement expressif du ressenti pour marquer l’admiration.
    • Eh bien ! Ça en jette dis donc ! C’est toi qui l’as sculpté ?
    • Eh bien, c’est un beau bébé que vous avez là !
  3. Renforcement expressif du ressenti pour marquer l’interrogation.
    • Eh bien ! mon bonhomme, qu’y a-t-il donc là ? demanda Blondel après un gros quart d’heure pendant lequel il n’aperçut rien qui motivât cette profonde attention. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre deuxième)
  4. Renforcement expressif du ressenti pour marquer l’irritation.
    • Et des gars flippants, qu'heureusement pour toi tu n'as jamais rencontrés, et que tu ne veux vraiment pas connaître, eh bien ces gars flippants vont s'en prendre à elle. Voilà ce que je dis. — (Simon Lewis, Traqué, Éditions Actes Sud, 2015, chapitre 6)
    • Eh bien, c’est du propre tout ça, un vrai chantier. Dis-moi, tu comptes t’y mettre un de ces jours ou tu attends la Saint-Glinglin ?
    • Eh bien, que veux-tu que j’y fasse ? Tu as une meilleure idée ? Non ? Bon. Bah boucle-la alors !
  5. Renforcement expressif du ressenti pour marquer l’ironie, en feignant un ressenti, un sentiment.
    • Eh bien, regardez qui voilà ; ne serait-ce pas notre intrus ?
    • Eh bien, ça ne m’a pas l’air de respirer la légalité tout ça, j’espère quand même que tu fais preuve de prudence dans tes affaires.
  6. Explétif, avant des mots courts mais importants, ou pour gagner du temps lorsque l’on ne sait pas ce que l’on va dire.
    • Eh bien, soit !
    • Eh bien, va ! Si telle est ta destinée.
    • Eh bien… je n’en ai pas la moindre idée en fait.

Variantes orthographiques modifier

Variantes modifier

Quasi-synonymes modifier

Traductions modifier

Locution conjonctive modifier

eh bien \e bjɛ̃\

  1. En tant que connecteur logique, sert à introduire une information, une opposition, une conclusion, en appuyant sur le fait que cette conclusion est inattendue.
    • - Vous chantiez, j’en suis fort aise.
      Eh bien, dansez maintenant.

      — (Jean de La Fontaine, Fables, La Cigale et la Fourmi)
    • « En disant « S eh bien Q » Silvia montre à elle-même et à Dorante que le fait qu’elle dise « soit ! » constitue une suite « anormale » de S, que « normalement » on devrait avoir Q, c’est-à-dire le refus de la parole. » — (Dominique Maingueneau, Pragmatique pour le discours littéraire, Bordas, 1990, page 70)
    • Eh bien… ça m’a plutôt l’air d’être une bonne idée tout compte fait.
    • Après que vous avez aidé le kebabier à tout laver, il vous remercie.
      Eh bien, merci du coup de main.
      — (Kemar, Le livre dont vous êtes le zéro, éd. Michel Lafon, 2016)
  2. S’emploie aussi pour marquer le dépit ou la résignation, dans une décision appuyée mais prise à contre-cœur.
    • Puisque personne n’en veut, eh bien, soit, je ne le reproposerai plus.

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Prononciation modifier

Références modifier