embarrasser
Étymologie
modifier- (XVIe siècle) De l’espagnol embarazar.
Verbe
modifierembarrasser \ɑ̃.ba.ʁa.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Arrêter, gêner par un obstacle.
Embarrasser les rues.
Embarrasser la circulation.
Ces usines embarrassent le cours de la rivière.
- Priver quelqu’un, quelque chose de la liberté du mouvement.
- Sa langue s’embarrasse, se dit en parlant d’une personne devenue incapable d’articuler distinctement.
La petite troupe s’avançait doucement et avec difficulté dans un sentier à peine tracé où, à chaque pas, les chevaux s’embarrassaient dans les lianes ou butaient contre des racines d’arbres à fleur de terre.
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)Un soir, à la fin d’une bonne journée de travail, comme Pierre aidait Thomas, il s’embarrassa dans la jupe de sa soutane, et manqua de tomber.
— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
- (Sens figuré) Mettre en peine ; troubler.
- Son esprit s’embarrasse, ses idées se troublent.
- Sa tête s’embarrasse, se dit en parlant d’une personne malade, dont les idées commencent à se troubler.
- S’embarrasser de quelqu’un, prendre la charge de quelqu’un.
- Ne vous embarrassez point de cette affaire-là, Ne vous en inquiétez pas.
- Il s’embarrasse de tout, Il trouve des difficultés aux moindres choses.
- C’est un homme qui ne s’embarrasse de rien, rien ne le trouble, rien ne l’arrête.
- S’embarrasser dans ses explications, dans ses phrases, perdre la suite de ses raisonnements et ne savoir plus par où en sortir.
Il montrait, en outre, une adresse peu commune à se tirer d’affaire ; il ne fut jamais embarrassé de rien, pas même de se servir de sa première fourchette, à quoi les enfants réussissent si peu en général.
— (Jules Verne, Cinq semaines en ballon, J. Hetzel et Cie, Paris, 1863)On pourrait remplir des pages entières avec l’exposé sommaire des thèses contradictoires, cocasses et charlatanesques qui forment le fond des harangues de nos grands hommes ; rien ne les embarrasse.
— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La grève prolétarienne, 1908, page 159)Il ne s’agissait plus de louvards. On avait affaire à quelqu’un qui ne s’embarrassait pas de figurer ou non dans les fables de La Fontaine.
— (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)Le titreur de Paris-Jour, ce matin, ne s'est pas embarrassé de nuances. Il a annoncé sur la largeur de la « une » : « Peyrefitte va interdire les minijupes. »
— (Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, éd. Fayard, 2000, volume 3)
Quasi-synonymes
modifierDérivés
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierArrêter, gêner par un obstacle (1)
- Allemand : behindern (de)
- Anglais : embarrass (en)
- Breton : strumiñ (br), chastreañ (br), strobañ (br)
- Catalan : embarassar (ca)
- Espagnol : embarazar (es), obstaculizar (es), obstruir (es), detener (es)
- Espéranto : embarasi (eo)
- Grec : σαστίζω (el) sastízo
- Ido : embarasar (io)
- Italien : imbarazzare (it)
- Kotava : tokté (*)
- Occitan : embarrassar (oc)
- Portugais : embaraçar (pt)
- Solrésol : relasoldo (*)
Mettre en peine, troubler (3)
- Allemand : in Verlegenheit bringen (de) (déconcerter)
- Anglais : embarrass (en), abash (en)
- Breton : lakaat diaes (br), lakaat nec'het (br)
- Espéranto : konfuzi (eo)
- Néerlandais : in verlegenheid brengen (nl)
Prononciation
modifier- \ɑ̃.ba.ʁa.se\
- France (Paris) : écouter « embarrasser [ɑ̃.ba.ʁa.se] »
Paronymes
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (embarrasser), mais l’article a pu être modifié depuis.