en route mauvaise troupe

Français modifier

 

Étymologie modifier

 Composé de route, mauvais et troupe.

Locution interjective modifier

en route mauvaise troupe \ɑ̃ ʁut mo.vɛz tʁup\

  1. (Familier) Invitation amicale à se mettre en marche.
    • « Qui est là ? dit le maître de la maison, s’éveillant en sursaut. – Vos soldats d’hier. – Eh ! bien, que voulez-vous ? – Du feu, pour allumer nos pipes avant de partir. » Notre hôte se leva alors, chercha du feu dans les cendres, et ouvrit aux soldats. L’un des deux, regardant sa montre à la clarté de la lampe, dit : « Il est quatre heures et demie… Allons, partons, l’étape est bonne… En route, mauvaise troupe. » — (Eugène-François Vidocq, Mémoires, 1828)
    • Il ôta sa cravate de soie noire et la mit autour du cou de sa fille adoptive ; après quoi il donna le coup de pied au mulet, fit son mouvement d’épaule et dit : « En route, mauvaise troupe ! » Et nous repartîmes. — (Alfred de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, 1835)
    • – Allons, en route, mauvaise troupe ! — dit-il en mettant le pied sur la première marche de l’escalier, et il fit signe au lapidaire de le suivre. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1842-1843)
    • Allons ! allons ! en route, mauvaise troupe ! ajouta-t-elle d’un ton soldatesque, et si tu n’es pas revenue avant soleil couché, nous aurons affaire ensemble. — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • En route, mauvaise troupe !
      Partez, mes enfants perdus !
      Ces loisirs vous étaient dus :
      La Chimère tend sa croupe.
      — (Paul Verlaine, Jadis et Naguère, Prologue, 1884)
    • Jean-François s’élança sur le palier, tendit ses mains aux menottes et s’écria en riant :
      « En route, mauvaise troupe ! »
      Aujourd’hui, il est à Cayenne, condamné à perpétuité, comme récidiviste.
      — (François Coppée, Le Remplaçant, dans Contes en prose, 1892)
    • En route, mauvaise troupe ! ordonne l’Enflure maintenant qu’on est locomotionné on va pouvoir se tailler de c’t’ zone insoluble. — (Frédéric Dard, San Antonio, N’en jetez plus !, Fleuve noir, 1971)

Traductions modifier