Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé de nuager, avec le préfixe en-.

Verbe modifier

 
Ciel ennuagé de cumulus bourgeonnants

ennuager \ɑ̃.nɥa.ʒe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’ennuager)

  1. Couvrir de nuages.
    • Les glycines à demi défleuries balançaient mélancoliquement leurs grappes d’un mauve pâli ; une pluie matinale avait détrempé les pelouses et ennuagé le ciel. — (André Theuriet, Contes de la marjolaine, E. Fasquelle, 1902, page 104)
    • Au fond, de vagues coteaux boisés que surmonte un ciel délicat, ennuagé de très légères brumes d’un gris violet. — (Frédéric Paulhan, L’Esthétique du paysage, F. Alcan, 1913, page 140)
    • Mais quand, au bout d’une heure, on approcha de la lisière, le ciel s’ennuagea sérieusement, et dès qu'on chemina sous les sapins, de larges gouttes commencèrent à rouler entre les branches. — (André Theuriet, Le Manuscrit du chanoine, A. Lemerre, 1902, page 68)
    • Certains autres se rassuraient, prétendant que le vent frais qui soufflait sur la ville tenait le ciel en haleine et qu’il l’empêcherait encore de s’ennuager trop avant. — (Marguerite Duras, Moderato cantabile, Les Éditions de Minuit, 1958)
  2. (Sens figuré) Couvrir comme d’un nuage.
    • Au centre de la voûte, à l’extrémité d’une longue tige d’or, tombait une puissante lampe, un astre, dont un globe azuré ennuageait les électriques rayons. — (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, L’Ève future, 1886, Eugène Fasquelle, 1909, livre 3, chapitre 2, page 153)
    • Elle fume ; et la fumée de sa cigarette ennuage de bleu ses maigres exquises épaules. — (Adolphe Retté, Trois Dialogues nocturnes, L. Vanier, 1895, page 3)
    • Tant de joies n’allèrent pas sans des heures ennuagées d’un voile de tristesse et d’inquiétude. — (Frédéric Loliée, La Vie d’une impératrice, Eugénie de Montijo, F. Juven, 1907, page 135)
    • Elle avait reçu une grande malle emplie de chiffons exquis, de robes couleur du temps, ennuagées de dentelles arachnéennes et plus somptueuses que celles de la fée Titania. — (Jane de La Vaudère, Sapho, dompteuse, A. Méricant, 1908, page 145)
    • Debout devant lui, François l’écoutait avec des « non ? » de stupéfaction et s’ennuageait d’opoponax en manœuvrant un vaporisateur qui lui crachait au visage comme un chat en colère. — (Gustave Guiches, Le Tremplin, La Renaissance du livre, 1919, page 119)
    • Certains arbres s’ennuageaient de fleurs ; d’autres ployaient sous les fruits. — (Marguerite Bourcet, Le Duc et la Duchesse d’Alençon, Librairie académique Perrin, Paris, 1939, chapitre 3, page 126)

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier