faire des gorges chaudes

Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de faire et de gorge chaude.

Locution verbale modifier

faire des gorges chaudes \fɛʁ de ɡɔʁ.ʒə ʃod\ (se conjugue → voir la conjugaison de faire)

  1. (Sens figuré) (Vieilli) Faire gorge chaude de quelque chose ; se l’approprier.
    • Il comptait avoir cette succession, et en faire une bonne gorge chaude.
  2. (Sens figuré) Faire des plaisanteries ; exercer sa malignité ; se moquer de quelqu’un.
    • C’est une presse pré-maurrassienne qui fait des gorges chaudes des conciliabules, au domicile de Buisson ou de la moraliste et auteur de manuels laïques, Mme Coignet, au cours desquels des membres de l’élite laïque s’interrogent sur la manière de parler de « Dieu » ou de tel ou tel principe spirituel dans l’école publique. — (Bulletin de la société de l’histoire du protestantisme français, Actes du Colloque Protestantisme et Libéralisme à la Fin du XIXe siècle : Charles Wagner et le Libéralisme Théologique, 2008, page 425)
    • Mais Marsillat qui, revenait passer presque tous les samedis et les dimanches à Boussac, voyait parfaitement M. Harley filer ce qu’il appelait le parfait amour, et il n’avait pu se refuser le plaisir d’en faire des gorges chaudes avec deux ou trois de ses amis de la ville, qui avaient répété la nouvelle en plein billard… d’où elle avait été circuler sur la place du marché… d’où enfin elle avait été, à cheval et en patache, se promener et se répandre dans les villes et villages des environs. — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • Si l’attitude ferme de M. Garçonnet inquiéta secrètement les Rougon, ils firent des gorges chaudes sur la fuite du sous-préfet, qui leur laissait la place libre. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • Léontine.— Mais qu’est-ce qu’on dirait, les domestiques, le concierge, s’ils apercevaient que je ne rentre pas ce soir ?… Quelles gorges chaudes !… — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
    • L’histoire de la targuiba de Taouz a fait à son époque les gorges chaudes de tout le Sud. — (Jacques Weygand, Goumier de l'Atlas, Flammarion, 1954)
    • — Tout le monde en fait des gorges chaudes, reprit Marie. La médecine, pour Gonzague, maintenant, paraît fichue. La situation même du docteur Flormontin va en prendre un coup. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 129)
    • Les domestiques de Suarlée firent des gorges chaudes de cette déconvenue, qu’ils flairèrent on ne sait comment. La Fraulein, qui mangeait à la table des maîtres, n’était pas aimée. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 307)
    • La presse parisienne, qui la veille en faisait des gorges chaudes, déduisit de ce "snobage" qu'au fond ce qu'avait à dire ce jeune avocat inconnu en France ne devait pas valoir le déplacement, […]. — (Philippe Gallo & Irène Cerretti, La ville sans nom, Éditions Le Manuscrit, 2004, page 256)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier