Français modifier

Étymologie modifier

(XVIIe siècle) Composé de femme, de et charge, au sens de responsabilité confiée à quelqu’un.

Locution nominale modifier

Singulier Pluriel
femme de charge femmes de charge
\fam də ʃaʁʒ\

femme de charge \fam də ʃaʁʒ\ féminin

  1. (Désuet) Femme attachée au service d’une grande maison, pour avoir soin du linge, de la vaisselle d'argent, etc[1] ; gouvernante.
    • On appelle femme de charge, celle qui est chargée du linge, de la vaisselle d’argent, &c. & qui fait dans la maison l’office de Sommelier. — (Antoine Furetière, article Femme dans le Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts, 1690)
    • Pendant que je dors, mes enfans, si j’en ai, mes domestiques ont la bride sur le col; je ne puis veiller au bon ordre de ma maison. Il faut l’abandonner à une femme-de-charge; & je deviens coupable de toutes les fautes qui se commettent chez moi. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Magazin des adolescentes (1760), dans Histoire des Femmes qui se sont rendues célèbres dans la Littérature Françoise, tome IV, J. P. Costard, Paris, 1771, page 387)
    • Tandis que Louis Rambert devenait un avocat célèbre et s’occupait de faire à sa fille un brillant avenir, Clémence était élevée dans un vieux château par sa grand-mère, femme ignorante, faible et futile, qui passait sa vie à écouter de vieux romans que lui lisait Mme Durand, sa femme de charge. — (J. J. Fouqueau de Pussy, rubrique Revue des théâtres dans le Journal des Demoiselles, norvégien 1, janvier 1840, page 25)
    • La cousine Bette occupait dans la maison Marneffe la position d’une parente qui aurait cumulé les fonctions de dame de compagnie et de femme de charge ; mais elle ignorait les doubles humiliations qui, la plupart du temps, affligent les créatures assez malheureuses pour accepter ces positions ambiguës. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
  2. Femme chargée de faire le ménage, le nettoyage, les gros travaux.
    • Notre personnel renouvelé se composait d’une cuisinière, vieille fille sale, avide, dont les talents en cuisine ne s’étendaient pas au-delà du tapioca, de la blanquette de veau, de la salade ; d’une femme de chambre, Célestine, effrontée, vicieuse, qui n’avait d’estime que pour les gens qui dépensaient beaucoup d’argent ; enfin d’une femme de charge, la mère Sochard, qui prisait sans cesse, se saoulait effroyablement, afin d’oublier ses malheurs, disait-elle [...]. — (Octave Mirbeau, Le Calvaire, Paul Ollendorff, 1887)
    • Les femmes de charge ne sont pas venues, à cause de l’assassinat, j’imagine, et là-bas sur la gauche, je distingue encore la tache sur la table où Willie le Pigeon a fait sa malle. — (Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre II, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945)
    • On me releva et l’on m’emmena à la cuisine, où la femme de charge, prête à se trouver mal et poussant des hélas ! lava ma plaie, avant de me conduire chez le pharmacien. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 132)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier