Voir aussi : Gandin

Français modifier

Étymologie modifier

(1855) Mot popularisé par le personnage de Paul Gandin de la pièce de Théodore Barrière, Les Parisiens (1855) ; mot rattaché par étymologie populaire au Boulevard de Gand, lieu de rencontre des élégants de l'époque, actuel Boulevard des Italiens, à Paris.
Le mot est probablement originaire du sud-est de la France, dans le Dauphiné on a gandina (« guenipe ») → voir gourgandine et dégingander, l’ancien français a gandir (« échapper, se sauver »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
gandin gandins
\ɡɑ̃.dɛ̃\

gandin \ɡɑ̃.dɛ̃\ masculin

  1. Jeune élégant désœuvré plus ou moins ridicule, qui fréquentait les Boulevards sous le Second Empire.
    • Autour, aux premiers rangs, parade le gandin. — (Arthur Rimbaud, Poésies, 1870)
    • Petit monde étonnant, couvée de fats et d’imbéciles, qu’on peut voir chaque jour rue du Havre, correctement habillés, avec leurs vestons de gandins, jouer les hommes riches et blasés. — (Émile Zola, La Curée, 1871)
    • C’est la fleur des pois de mes gandins de Bordeaux, où il vit assez péniblement d’une vingtaine de mille francs de rente, qui lui restent sur ses revenus, absorbés par des hypothèques. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
  2. (Vieilli) (Par extension) Personne présomptueuse.
    • La haine m’étouffe et j’invoquerais dieu ou diable pour obtenir un miracle qui fasse basculer dans le bouillon ce gandin, avec sa raie, son fil-à-fil et son col blanc, qui me permette d’aller l’empoigner par la cravate, de le ramener, tout boueux, tout honteux, sur la berge. — (Hervé Bazin, Qui j’ose aimer, Grasset, 1956. page 40)
    • Le col droit, un mouchoir passé entre sa chemise et son gilet, tout chez le bambin, depuis la semelle immaculée de ses bottines jusqu'à la raie correcte du milieu de sa tête, sentait le rassis d'un vieux gandin, d'un vieux gommeux. — (Edmond de Goncourt, La Faustin, Charpentier, 1882. page 11)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

Adjectif modifier

gandin \ɡɑ̃.dɛ̃\

  1. Qui se comporte comme un gandin.
    • Personne ne l’écoutait plus. Paris gandin languissait de retourner à ses plaisirs. — (Alphonse Daudet, La mort de Chauvin, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 104)
    • Il trouva commode de se mettre une menthe sauvage entre les dents et de cheminer ainsi d’un air gandin. — (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, pages 134-135)
    • […] un vieux bonhomme, avec un pardessus gandin, une perle dans la cravate et deux dents dans la bouche, déclare à très haute voix que, s’il y avait ici un Allemand, il se serait fait un plaisir d’ouvrir ces portes et de faire asseoir les gens, que les Allemands sont si heureux de rendre service, qu’ils sont si corrects ! — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 63)